Le Maroc, représenté par Chef Moha, Mohamed Fadal, a été classé 3ème da la finale de la 4ème édition du Championnat du Monde de Tapas. Organisé, à distance, dans la ville de Valladolid en Espagne du 09 au 11 novembre, ce Championnat a réuni les chefs les plus chevronnés de 46 pays. En proposant le « Trid Robe flamenco », le chef marocain a revisité un plat marocain emblématique et convaincu ainsi le jury. Comment est venue l'idée de participer au Championnat du Monde de Tapas et quel était le défi pour vous ? Chef Moha.Les organisateurs m'ont contacté directement pour m'inviter à participer à cette compétition internationale qui se déroule annuellement en Espagne. Sur le coup, j'ai expliqué qu'au Maroc on pas la culture des « tapas » mais je vais faire en sorte d'en créer pour l'occasion. J'ai expliqué qu'on a nos salades et nos entrées mais les « tapas » n'entrent pas dans nos habitudes culinaires. Le défi était de sortir quelque chose d'inédit. J'ai donc pris mon temps et je me suis dit le monde entier ou presque connait le Couscous marocain, le Tajine, la Pastilla et nos petites salades, des clichés classiques de la gastronomie marocaine. A ce moment, j'ai commencé à réfléchir sur comment mettre en valeur notre plat traditionnel de « Tred ». Ce plat chaud de fête au Maroc qu'on sert le plus souvent juste après l'accouchement d'une femme pour l'aider à reprendre des forces est méconnu au niveau international. Donc, j'ai décidé de faire de ce grand plat un petit et après plusieurs démonstrations dans ma cuisine, le « Trid Robe flamenco » a vu le jour. Le plat est sous l'allure d'une danseuse de flamenco portant une belle robe. Quelles étaient les étapes de cette compétition ? Chef Moha.Après plusieurs sélections, nous étions 15 candidats à disputer la finale et puisqu'on tient la compétition à distance, le challenge pour nous tous était de coacher, à distance et en visioconférence, un chef qui se trouvait à Valladolid le plat sujet de votre participation. C'est le jury du Championnat qui décidé, au hasard, du chef disciple. On avait un mois pour réussir cet apprentissage si on peut le dire. Le chef sur place et moi-même avions un mois pour lui apprendre comment préparer le « Tred », et par la suite le plat dans son ensemble. Nous avons aussi pris le temps de préparer les épices. La particularité du plat c'est que j'ai préparé des pousses de fenugrec, de la graine de nigelle et des lentilles qu'on a déposé à la fin sur le plat pour revenir sur la thématique de naissance qui est à l'origine du plat. J'ai eu la chance d'avoir un chef réceptif pour accomplir tout cela. Le jury a apprécié que le plat rassemble autant d'épices et d'ingrédients avec un goût captivant. Chef Moha Fedal Qu'est ce qui manque à la gastronomie marocaine pour briller plus à l'international ? Chef Moha.Je vais plutôt expliquer comment on peut donner à la gastronomie marocaine un éclat à l'international. Tout d'abord, connaitre la cuisine marocaine dans sa totalité. Il faut maitriser également les techniques des autres cuisines internationales et garder un esprit ouvert pour apprendre. La soif de découvrir va avec un haut sens d'observation pour tout un chacun qui veut percer dans la gastronomie.