Quelques résultats notables sont à mettre à lactif de la gestion de lendettement public. La gestion active de la dette extérieure aura été pour beaucoup dans lallègement du fardeau. Ce processus sest même relativement conforté en 2004, puisque les dettes directes du Trésor et de garantie avaient accusé une baisse spectaculaire, faisant passer lencours de 186,7 Mds de DH en 1997 à 115,02 Mds de DH à la fin de lannée écoulée. Reste que cette réduction du seuil dendettement extérieur aura été contrebalancée par une progression soutenue de celui de lintérieur. Ce qui pourrait fort bien gêner la capacité à supporter le déficit du Trésor. Bien que peinant toujours à virer au vert, les indicateurs de lendettement public se sont sensiblement améliorés. Les derniers chiffres rendus publics en la matière font état dune dette extérieure du Maroc qui a été réduite de moitié en sept ans, en tombant à seulement 11 milliards d'euros. Le poids de la dette extérieure consolidée (dette directe du Trésor et dette de garantie) avait accusé une baisse spectaculaire, faisant passer lencours de 186,7 Mds de DH en 1997 à 115,02 Mds de DH à la fin de lannée écoulée. Sa part dans le PIB a été amenée à 26% en 2004 contre, tout de même, 58,5% en 1997. Mais, si cette tendance a été enclenchée dès la seconde moitié de la décennie écoulée, il faut dire que cette inflexion sest peu ou prou confortée en 2004, puisque le processus de diminution du stock de la dette extérieure publique sest poursuivi en 2004 avec une nouvelle baisse de 9%, le ramenant de 126 Mds de DH à la fin de 2003 à 115 Mds de DH à la fin de 2004. A lorigine de cette évolution, explique t-on du côté du ministère des Finances, il y a de toute évidence «les flux nets négatifs dendettement extérieur (tirages amortissements) et limpact de la dépréciation du Dollar américain par rapport au Dirham». Ainsi, le taux dendettement extérieur a été ramené de 30,1% à 26,1% du PIB entre 2003 et 2004, soit une réduction de 4 points du PIB et le taux par rapport aux recettes courantes de la balance des paiements est revenu de 70 à 61% dune fin dannée à lautre. Les charges de la dette extérieure en amortissements et intérêts réglés en 2004 se sont élevées à 22,9 Mds de DH contre 29,8 Mds de DH en 2003, soit une baisse de 8,9 Mds de DH. Rapportées aux recettes courantes de la balance des paiements, ces charges ont enregistré une baisse de 4,4 points, sétablissant en 2004 à 12,1% des recettes courantes. Les remboursements en principal se sont établis à 18,4 Mds de DH contre 24,4 Mds de DH en 2003, soit une baisse de 6 Mds de DH. Cette diminution dune année à lautre est le résultat de la baisse des remboursements au titre de la dette du Trésor qui sexplique principalement par les opérations exceptionnelles enregistrées en 2003, à savoir le remboursement du crédit syndiqué de 200 millions de dollars contracté en 1998 et le remboursement par anticipation dun montant de 417 millions de dollars au titre de la dette onéreuse. Les charges en intérêts réglées en 2004 se sont élevées à 4,5 Mds de DH contre 5,4 Mds de DH en 2003 et 9,2 Mds de DH en 2000. Cette diminution progressive est le résultat conjugué de la baisse continue du stock de la dette, des opérations de conversion et de refinancement des dettes onéreuses, ainsi que de la baisse des taux dintérêt sur le marché financier international, notamment le Libor. Lannée 2004 a été également marquée par la poursuite des efforts de gestion active de la dette extérieure publique. En effet, les réalisations enregistrées à ce titre au cours de cette année ont porté sur un montant global de 182,5 millions de dollars. De ce fait, le montant des dettes ainsi traités par le Trésor, depuis 1996, sélève à environ 4,6 milliards de dollars. Ces actions se sont traduites par une réduction du stock de la dette du Trésor de 1,2 milliard de dollars et une économie au titre des charges en intérêts de 100 millions de dollars en moyenne par an sur les 4 dernières années. Lendettement extérieur en baisse Par débiteur, le Trésor demeure le principal emprunteur avec 70,5 milliards DH. Cette part du Trésor dans le total de la dette extérieure publique a enregistré une baisse continue, dune année à lautre, en sétablissant à 61% en 2004 contre 65% en 2002 et 70% en 1999. Cette tendance baissière sexplique par le fait que la dette directe en valeur a connu, durant cette période, une diminution (-11% en moyenne par an) plus importante que celle des établissements publics (-3%), et ce en raison de limportance des amortissements eu égard aux montants des tirages et des opérations de gestion active de la dette. Cette évolution sest reflétée au niveau des indicateurs. Ainsi, le taux dendettement extérieur du Trésor sest réduit de plus de la moitié sur les 4 dernières années pour sétablir en 2004 à 15,9% du PIB, alors que celui de la dette de garantie na diminué que du tiers, sétablissant à 10,0%. Autres faits marquants : il a été procédé également en 2004 à la préparation des visites annuelles des agences de notation Standard & Poors et Moodys pour la révision de la notation du Maroc. Ces visites ont abouti à lamélioration des perspectives de notation du pays de «stables» à «positives». A cet égard, la perception des investisseurs pour le «crédit Maroc» sest améliorée sensiblement. En effet, la dette marocaine traitée sur le marché secondaire a connu une performance remarquable au cours de ces dernières années. Persistance de disparités Mais de telles avancées cachent pourtant bien des disparités. Et pour cause, cette réduction de la dette extérieure a été bien plus importante que l'augmentation de la dette intérieure. Force, en effet, est de constater que cette réduction du seuil dendettement extérieur aura été contrebalancée par une progression soutenue de lendettement à lintérieur : 224,8 Mds de DH en 2004 contre 142,6 Mds de DH en 1997, enregistrant un taux daccroissement annuel moyen de 6,7% entre 1997 et 2004 ou 7,4% entre 2000 et 2004. Si bien que de 44,8% du PIB en 1997, la part de cette deuxième composante a caracolé à plus de 50% à la fin de 2004. Une situation dautant plus délicate que le service de la dette intérieure, qui a enregistré une augmentation de 5,4% en moyenne annuelle entre 2000 et 2004, pourrait fort bien gêner la capacité à soutenir, à long terme, le déficit du Trésor.