* Le blocage des exportations des produits de la mer vers lUE na pas eu un impact sur les prix de commercialisation du poisson sur le marché. * Le département de tutelle voit, dans cette période darrêt des exportations, une chance pour se mettre à niveau aux standards de traçabilité fixés par lUE. Lentrée en vigueur en début dannée du dispositif de lUE pour la lutte contre la pêche illicite et non déclarée a paralysé les exportations marocaines. Le ministère de lAgriculture et des Pêches maritimes a vite réagi en expliquant que «le problème réside dans la multiplicité des certificats accompagnant une expédition tels quexigés par le nouveau dispositif de lUE, qui nécessite la mise en place de moyens suffisants pour une validation dans les délais adéquats de la part des autorités espagnoles». Le communiqué publié par le département de Aziz Akhenouche reste très soucieux des pertes que subissent les exportations vu le délai dattente qui peut atteindre 72 heures. «Ce qui met en péril, souligne le ministère de la Pêche, les cargaisons de poisson frais, celles-ci ne devant pas rester en douane au-delà de 12 heures au maximum». Il ne faut pas perdre de vue que la plupart des produits frais exportés sont des mollusques, crustacés et dautres produits à moyenne et forte valeurs commerciales. Il faut dautre part rappeler que le processus de mise à niveau des unités opérant dans le secteur a démarré en 2006. «Le Maroc a mis en place une procédure effective, depuis le 1er janvier 2010, pour la certification des captures à destination du marché européen», précise la déclaration du département de tutelle. La prorogation des délais de contrôle a causé des dégâts estimables lors de la première semaine du mois de janvier, date de début dapplication de la nouvelle norme européenne. 4 millions de DH de produits frais par jour sont en principe exportés et transitent via les ports espagnols dont les autorités se chargent de vérifier les documents des exportateurs. Un problème technique de taille reste aussi posé : celui lié au contenu même de la nouvelle réglementation. Le seul manuel disponible et rédigé en anglais a été préparé dune manière expéditive. Prix du poisson : Aucun impact ressenti Après les problèmes rencontrés par les exportateurs marocains et leurs craintes concernant limpossibilité de commercialiser leurs produits, tout le monde sattendait à un éventuel impact sur la consommation locale. Or, rien de tel ne sest manifesté et les prix du poisson ont stagné durant cette période toujours marquée par des cessations dactivités à cause des intempéries. A part les petits marchés éparpillés à Casablanca où les prix sont souvent inférieurs aux prix courants, les prix de la sole, du merlan et des crevettes nont pas fléchi, oscillant entre 60 et 160 DH le Kg. Les autres poissons les plus prisés, comme le loup de mer ou lombrine, sont restés alignés sur leur prix entre 100 DH le kg pour le loup et 40 à 50 DH pour lombrine qui représente une capture importante pour les exportateurs. Hormis ces constats, la protection du consommateur européen ne bénéficiera pas en principe des mêmes garanties pour le prémunir des dangers sanitaires de la pêche illicite. Les petits pêcheurs fournissent une bonne partie des produits destinés tant à lexport quau marché local. Dans les deux cas, la mise à niveau ne doit pas se faire à deux vitesses.