* Il a fallu deux ans pour mettre en place le Deutsch-Marokkanishes Kompentenznetzwerk e. V, un réseau de compétences germano-marocain. * Créé en mars 2009, ce réseau regroupe 350 compétences marocaines, dont seulement 15 % de femmes. * Retour sur une initiative fructueuse, avec le Dr Hachim Haddouti, président du réseau de compétences germano-marocain (DMK) e. V. - Finances News Hebdo : Comment est venue lidée de créer la DMK, Deutsch-Marokkanishes Kompentenznetzwerk e. V, ce réseau qui regroupe 350 compétences marocaines en Allemagne ? - Hachim Haddouti : Je crois que cest notre conscience et notre envie de soutenir le développement économique et social du Maroc qui a incité à cette initiative. Et puis, ces dernières années, il y a de plus en plus de projets et de chantiers qui sont en cours au Maroc. Tous ces éléments encouragent les compétences marocaines à létranger à mettre la main à la pâte. Dautre part, nous voulons aussi exposer les cadres dont dispose le pays à létranger parce que, souvent, les MRE sont assimilés à la main-duvre et il était important de présenter toute la richesse que sont ces MRE. Aussi, avec la mondialisation, le Maroc a-t-il besoin plus que jamais de ses compétences à létranger et de leur savoir au même titre que des transferts MRE. Et cela ne peut que contribuer à sa compétitivité sur le plan international. Bien évidemment, cela a démarré par un travail individuel de chaque MRE, mais cela ne peut avoir quune portée limitée, doù lidée de fédérer nos efforts au sein dune association qui peut lobbyer en faveur du Maroc. - F. N. H. : Cela vous a pris tout de même deux ans pour mettre en place la DMK. Est-ce si difficile de fédérer les MRE ? - H. H. : Ce nest pas chose facile de le faire pour la simple raison quil fallait instaurer un climat de confiance entre nous et sur ce que nous voulions. Et, par la suite, entrer en contact avec les autorités marocaines. Et de ce fait, je veux saluer la réactivité de lAmbassadeur marocain à Berlin qui nous a facilité la tâche. Nous avons donc commencé par instaurer un climat de confiance entre nous, puis avec les autorités de tutelle au Maroc. Et puis, notons aussi quil a fallu gagner la confiance des institutions allemandes, comme la GTZ, qui a financé nombre de nos actions au Maroc. - F. N. H. : Il faut signaler tout de même que les femmes ne représentent que 15 % de vos membres. À quoi imputez-vous cela ? - H. H. :Je pense que nous allons vraiment travailler pour renforcer la présence et le rôle de la femme au sein de notre réseau de compétences. Je ne peux pas vous donner une explication précise et scientifique de ce fait, néanmoins il se peut que la présence féminine est moindre dans les domaines purement techniques. Que sais-je ? Mais ces 15 % ne reflètent-il pas le véritable apport important de la femme marocaine dans la vie de ses concitoyens en Allemagne ? Les femmes marocaines, en dehors du travail associatif, sont très présentes dans divers domaines. Et nous allons travailler sérieusement à renforcer la présence des compétences féminines au sein de DMK. - F. N. H. : Vous formez une diaspora peu connue des Marocains. Quest-ce qui caractérise nos MRE dAllemagne ? - H. H. : Nous nous félicitons de cela ! Si vous nentendez pas souvent parler de nous cest signe que nous navons pas de problèmes majeurs dintégration dans notre pays daccueil ! Il y a une grande différence entre les différentes diasporas marocaines liée essentiellement à la différence de la culture même des pays daccueil. Limpact de la culture allemande sur les MRE est inéluctable, notamment les valeurs de perfection, de discipline, de rigueur et daction.