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Entretien : «C’est feu Hassan II qui a fixé la date du 18 novembre»
Publié dans Finances news le 19 - 11 - 2009

* La célébration de la fête de l’Indépendance constitue souvent une occasion de relire les origines du nationalisme marocain qui s’est cristallisé autour de l’Institution monarchique.
* Selon l’enseignant et chercheur en sciences politiques, Aziz Chahir, la fête de l’Indépendance symbolise la naissance du jeune «Etat-nation» marocain.
* Par rapport aux autres pays du Maghreb, le Maroc semble avoir préservé une singularité malgré la sobriété qui caractérise souvent la commémoration de cette fête nationale.
- Finances News Hebdo : Est-ce que la célébration de la fête de l'Indépendance a connu des changements depuis l’intronisation de SM le roi Mohammed VI ?
- Aziz Chahir : Votre question est très intéressante dans la mesure où elle associe la fête de l’Indépendance à la fête du Trône, de loin la plus importante. Et pour cause, elle célèbre le retour d’exil du Sultan Mohammed V et conforte la prééminence de la monarchie alaouite incarnée par le Roi lequel est considéré comme le «libérateur» du peuple marocain. Pour la petite histoire, il faut rappeler que c’est feu Hassan II qui a décidé, quelques années après le retour de Mohammed V, de fixer la date de la fête de l’Indépendance au 18 novembre 1955. À titre de comparaison, on pourrait considérer ainsi la fête du Trône comme un symbole traditionnel d’une libération nationale et la fête de l’Indépendance comme la célébration de la naissance du jeune État-nation marocain. Il s’agit là vraisemblablement d’un double mode de légitimation du pouvoir, ancré d’ailleurs dans l’histoire politique du Maroc, qui tente de concilier tradition et modernité, État et nation, communauté et citoyenneté, etc. Cela étant dit, je crois que depuis l’intronisation du Roi Mohammed VI presque rien n’a changé puisque le monarque demeure fidèle à la tradition de ses prédécesseurs qui ont toujours privilégié de célébrer avec faste la fête du Trône afin de raffermir les liens d’allégeance entre le Roi et le peuple.
- F.N.H. : Comparativement à l'Algérie et à la Tunisie, quelle serait la particularité de la célébration de la fête de notre indépendance ?
- A. Z : Par rapport à des pays maghrébins comme l’Algérie et la Tunisie, je crois que la fête de l’Indépendance au Maroc revêt un caractère particulier qui se manifeste à travers la prééminence du « culte de la personnalité » incarnée par le Sultan dont le pouvoir sacro-saint transcende les clivages identitaires, religieux, linguistiques, etc. Les nationalistes algériens ou tunisiens, par exemple, semblent avoir emprunté une voie indépendantiste affranchie, à l’origine, de la personne du chef pour mettre en valeur la centralité d’un mouvement de libération nationale. Au Maroc, faut-il le rappeler, ce sont bel et bien les nationalistes istiqlaliens qui ont donné à l’indépendance un caractère traditionaliste, et surtout religieux, lorsqu’ils avaient hissé la fête du Trône au rang de première fête nationale. Depuis ce temps-là, le nationalisme marocain a été définitivement associé à l’Islam, même s’il continue de prôner une identité marocaine qui tend à assimiler différentes composantes socioculturelles de la société (amazighe, sahraouie…).
- F.N.H. : Enfin, est-ce que vous pensez que l'Histoire de l'Indépendance du Maroc a recueilli l'attention et l'intérêt qu'elle mérite auprès des spécialistes, qu'ils soient historiens ou chroniqueurs ?
- A. Z : Je crois que l’histoire de l’Indépendance du Maroc a suscité effectivement un intérêt particulier de la part de chercheurs marocains et étrangers qui se sont focalisés sur l’étude du nationalisme marocain. La plupart d’entre eux se sont lancés ainsi dans des analyses historiques du mouvement national en essayant, notamment, de déterminer ses origines sociales et culturelles. Leurs travaux attestent, en gros, de la centralité de la monarchie dans la construction d’une identité nationale englobante et homogénéisante. Un courant d’anthropologues tente, de son côté, de mettre en relief la conflictualité des identités locales qui traversent les processus de construction de l’« identité nationale ». Cet effort a le mérite de prendre en considération l’apport d’autres acteurs politiques qui avaient contribué, eux aussi, à l’émergence du Mouvement de libération nationale. C’est le cas notamment des partisans de l’identité culturelle amazighe et des juifs marocains qui avaient participé, eux aussi, au mouvement de l’indépendance du Maroc, au même titre d’ailleurs que les nationalistes istiqlaliens, par exemple. Car, en fin de compte, l’« indépendance » n’est jamais l’œuvre d’un seul homme ou d’un seul groupe ou parti. Au contraire, c’est surtout l’aboutissement d’un processus politique complexe qui interpelle la «mémoire collective » de la communauté à travers son imaginaire national, ses valeurs, ses croyances, ses sentiments moraux, etc. Mais c’est aussi et surtout une reconnaissance éthique envers ses hommes et ses femmes qui se sont sacrifiés pour l’indépendance et qui se trouvent souvent occultés pour des tas de raisons.


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