* Un an après la mise en route du Plan Rawaj, les résultats semblent probants. * La crise na pas impacté la demande interne. * Toute politique de développement du commerce ne peut se faire quen élevant en priorité le consommateur. * Ahmed Reda Chami, ministre de lIndustrie, du Commerce et des Nouvelles Technologies, fait le bilan de cette première année du Plan Rawaj. - Finances News Hebdo : Quel est le bilan de cette première phase du Plan Rawaj ? - Ahmed Reda Chami ; Je pense que dici la fin de lannée, nous aurons dépassé les objectifs arrêtés pour lannée. À titre de rappel, la Vision 2020 du Plan Rawaj a pour objectif de créer plus de 450.000 emplois et daméliorer la valeur ajoutée du secteur du commerce. Nous avons décidé de déterminer des objectifs à court terme, à savoir à lhorizon 2012. Année à laquelle nous voulons créer quelque 200.000 emplois et une valeur ajoutée du secteur de 100 millions de DH. Pour réaliser ces objectifs, nous avons identifié deux axes importants : le premier concerne la protection du consommateur. En effet, on ne peut pas envisager une politique de commerce sans mettre au centre des préoccupations les consommateurs. Le deuxième axe de notre stratégie prévoit des actions profitant aux commerçants. En ce qui concerne la protection du consommateur, nous insistons sur la qualité et la sécurité des produits, cest pourquoi ces produits doivent répondre aux quelque 7.800 normes marocaines. Et chaque année, ce sont 700 nouvelles normes qui entrent en vigueur. Le deuxième point important est laccès aux espaces de commerce. En effet, il faut permettre au consommateur une accessibilité pour acheter tout ce dont il a besoin. Troisièmement, il nous faut soutenir la politique dencouragement à la consommation. Et pour cela, nous rappelons quil existe un projet de loi de protection du consommateur qui va dessiner le cadre réglementaire qui va protéger le consommateur. - F. N. H. : Ce volet de soutien de la politique de la consommation na-t-il pas été impacté par la crise ? - A. R. C. : Il ne faut pas oublier que Rawaj sadresse à la demande interne. Pour linstant, léconomie tient et la crise ne semble pas affecter outre mesure le comportement de la consommation. Du coup, aucun impact na été observé sur le plan Rawaj. Ce qui permet au Maroc de tenir face à la crise mondiale et à la demande interne. - F. N. H. : Des recommandations non réalisées. Pourquoi, daprès vous ? - A. R. C. : Les recommandations émises par les commerçants et auxquelles nous navons pu donner de suite sont relatives aux impôts. En effet, on ne peut pas se permettre davoir des systèmes particuliers pour chaque corps de métier. Cela dit, nous travaillons ensemble, avec le ministère de lIntérieur, pour améliorer les impôts locaux. Le deuxième point est celui des marchands ambulants. Cest un phénomène auquel il faut mettre un terme puisquil crée une concurrence déloyale pour les commerçants organisés. En partenariat avec le ministère de lIntérieur nous travaillons sur des pistes pour assurer à ces marchands des espaces de vente à des horaires bien déterminés pour quils puissent exercer leur commerce dans de meilleures conditions. - F. N. H. : Quen est-il pour les professionnels ? - A. R. C. : Nous avons prévu un soutien financier important au Plan Rawaj de lordre de 900 millions de DH. Notre première action porte sur la modernisation du commerce de proximité. En effet, ces petits commerçants dans les quartiers marocains jouent une rôle social, mais ils ont aujourdhui besoin de mieux gérer et développer leur commerce. Le deuxième axe de ce plan est le développement des zones dactivités commerciales qui, à mon sens, peuvent jouer un rôle important danimation des villes. Comme en France par exemple, où à lextérieur des villes un important foncier, 20 à 30 ha, est immobilisé pour créer ces espaces de commerces, de restauration et danimation. Nous voulons créer 5 zones similaires dont la première, de 40 ha, à Nouaceur (Casablanca) suivi dOujda et de Fès. Le troisième point est la restructuration du secteur. On ne peut pas organiser le secteur tout en ayant des marchands ambulants. - F. N. H. : Justement, comment pensez-vous mettre fin à ce phénomène ? - A. R. C. : Comme je lai dit précédemment, nous sommes en train de travailler en étroite collaboration avec le ministère de lIntérieur pour étudier les pistes afin de mettre fin à ce phénomène. Lexpérience que nous voulons mener est daménager des espaces pour ces marchands ambulants avec des cartes pour chacun deux, de sorte à ce quils soient identifiés. On ne peut pas se permettre de voir chaque jour naître un marché ambulant. - F. N. H. : Il y a eu une précédente expérience du genre qui avait échoué - A. R. C. : Cette expérience sest déroulée dans une approche purement urbanistique et non pas dans une optique de développement du commerce. En effet, des espaces ont été aménagés, certes, mais sans aucune politique de développement et de gestion. Ce qui nest pas le cas actuellement. - F. N. H. : Justement, dans le plan Rawaj, il a été prévu tout un volet pour le développement de lurbanisme commercial. De quoi sagit-il ? - A. R. C. :En effet, cest le troisième volet de ce plan après celui dédié au consommateur et celui dédié aux professionnels. Ce volet, donc, prévoit détudier la possibilité de création despaces dans le cadre des villes nouvelles, ou des projets du Plan Azur - F. N. H. : Seuls une cinquantaine de millions de DH ont été à ce jour prévus dans le cadre de projets à la base dune enveloppe de 100 MDH. Cela revient-il à dire que vous rencontrez des difficultés ou que tous les commerçants ne remplissent pas forcément les conditions déligibilité ? - A. R. C. : Nous sommes déjà à 54 millions de DH sur la base de 100 MDH alors que lannée nest pas encore terminée. On narrivera peut-être pas à 100 MDH, mais on nen sera pas loin. Puisquil faut une montée en charge de tout le programme. - F. N. H. : Quen est-il de la transparence dans létude des projets ? -A. R. C. : Pour expliquer un peu le déroulement du déblocage des financements, il faut savoir que nous avons créé deux commissions... La première est composée des représentants du ministère et des associations professionnelles du secteur. Ensemble, nous décidons si tel ou tel projet peut être présenté à la deuxième commission qui, elle, est celle du ministère des Finances. Une fois que le projet est validé par les deux commission, le financement est débloqué !