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Faouzi Skali, un Soufi contemporain
Publié dans Finances news le 30 - 04 - 2009

Dès qu’on évoque le nom de Faouzi Skali, le Festival de Fès des Musiques Sacrées du Monde vient à l’esprit.
L’un des évènements singuliers dont il est l’instigateur.
Faouzi Skali, ce docteur en anthropologie, ethnologie et sciences des religions, né à Fès, est également l’auteur de nombre d’ouvrages dont le point commun est le soufisme, le mysticisme et la recherche de soi. Cette quête du spirituel dans laquelle s’est lancé Faouzi Skali émane de son enfance. «J'ai eu une enfance plutôt heureuse. Mon agitation existentielle a commencé à l'adolescence et j'ai été très marqué par mon milieu familial et l'atmosphère de la médina de Fès. Cela a nourri mon imaginaire et m'a laissé l'impression d'un monde enchanté».
Ce qui explique que le choix de ses études n’était pas une mince affaire car il ne pouvait taire cette voix qui montait en lui, cette avidité de rassasier «l’être» avant «l’avoir». «J’ai trouvé ma voie par des errances multiples. Je me suis rendu compte que je ne pouvais que suivre ce vers quoi mon inspiration intérieure me portait. Encore fallait-il en faire un métier !»
Il est très jeune quand il découvre la voie du soufisme en lisant un livre sur Jalal Eddine Rumi. Et le déclic, pour épouser cette voie pour la vie, se produit lorsque Faouzi Skali rencontre Sidi Hamza Al Qadiri Al Boutchichi dont il devient le disciple.
«Finalement, j'ai trouvé une voie joignant à la fois mon aspiration à la méditation, et la réflexion philosophique à celle d’agir. J'ai fait à la fois des études d'anthropologie et créé une agence d'ingénierie culturelle (Par-Chemins)».
Fès et le mysticisme sont présents également dans le choix de sa thèse qu’il soutient à Paris Sorbonne : «Les saints et les sanctuaires de Fès».
«J'ai cherché également à intégrer une quête spirituelle, que je poursuis depuis fort longtemps, aux projets culturels que j'ai développés à travers cette agence».
Notamment le colloque international «Une âme pour la mondialisation» qui se tient depuis 2001 en parallèle du Festival de Fès des Musiques sacrées du monde, dont il est à l’origine en 1994.
En 2007, il a fondé à Fès le Festival de la Culture soufie qui se déroule chaque année aussi. Tout en ne négligeant pas sa vocation d’anthropologue puisqu’il est souvent sollicité, comme ce fut le cas par le Président de la Commission Européenne qui avait nommé Faouzi Skali membre du Groupe des Sages où il a contribué à la réflexion sur le dialogue entre les peuples et les cultures dans l’espace euro-méditerranéen.
Malgré tant d’événements et de projets auxquels il prend part, Faouzi Skali, comme pratiquement tout soufi, a développé des loisirs bien simples. Ainsi, dès qu’il est libre, il préfère passer son temps avec sa famille et ses amis, lire et pratiquer le Dhikr. «Le plus haut degré de l'amitié est pour moi le compagnonnage spirituel. Je suis aussi inconditionnellement fidèle à mes amis d'enfance et d'adolescence».
Étant écrivain, il lit beaucoup et aime particulièrement les essais qui lui permettent de décrypter et comprendre le monde qui nous entoure, mais aussi des ouvrages d'histoire, de connaissance des spiritualités et des civilisations. «En arabe, j'aime lire les ouvrages hagiographiques; pour la littérature française j'ai un auteur fétiche: Balzac».
Et évidemment, en tant que fondateur du Festival de Fès, côté musique, il aime avant tout le Samaâ, le chant spirituel soufi sous toutes ses formes, mais également écouter les chansons à texte, qu'elles soient classiques ou contemporaines.
«Je voyage très souvent et si vacances il y a, ce sont des moments où je peux rester à la campagne pour lire, méditer et me promener».
Faouzi Skali est également un vrai cinéphile. «Je ne manque jamais, quand j'en ai l'occasion, d'aller voir un film dans une salle de cinéma et non pas en DVD. Vous savez, dans le cinéma, il n'y a pas de secret. Il y a les bons et les mauvais films, qu'ils soient anciens ou actuels, ou qu'ils appartiennent à un genre ou à un autre. Mais il ne faut pas confondre un film à succès et un bon film. Celui-ci continue à l'être malgré le passage du temps».
Il est intéressant de lire ses réflexions et ses écrits sur la vie, sur son expérience spirituelle, parce qu’il ne se contente pas de décrire en tant qu’anthropologue ou écrivain, mais explicite une expérience qu’il vit, qu’il sent dans ses tripes. Et ça se ressent dans ce qu’il s’est tracé comme devise dans la vie. «Dieu ne ferme une porte qu'après en avoir ouvert plusieurs autres. Il suffit de rester attentif pour se rendre compte que nous sommes guidés vers là où les choses prennent le plus de sens pour nous».
Cette présence de Dieu est éminente dans sa vie. Ainsi, dans les moments de grande détresse, Faouzi Skali ne panique pas et exorcise son angoisse par le sentiment de se laisser guider par Dieu. «Ce n'est pas seulement une idée abstraite mais un fait d'expérience». Sa réflexion sur le fait qu’il croit au hasard ou pas traduit fidèlement sa croyance en Dieu. «Le hasard est le masque que revêt la Providence lorsqu'elle veut vous rencontrer incognito».
Sur le plan humain, la plus grande qualité de Faouzi est peut-être de faire les choses progressivement et de s'adapter ainsi aux différentes fluctuations. «Cette inaptitude à l'anticipation est peut-être aussi mon plus grand défaut».
De ce fait, dans sa vie de tous les jours, Faouzi Skali essaie d'accumuler et de «ruminer» pendant longtemps pour ensuite laisser surgir l'action ou le travail de conception qui gagne ainsi en efficacité. «Ce n'est pas un travail d'anticipation, mais plutôt de gestation souterraine».
Dynamique et actif, Faouzi Skali trouve assez invraisemblable de se rendre compte, de temps en temps, qu’il est vivant. D’ailleurs, cette notion de vie ou de mort est perçue par lui de manière différenciée. «Un philosophe a dit un jour que vivre c'est apprendre à mourir. Je trouve que ce n'est pas si mal comme projet. C'est ce détachement inéluctable qui nous permet d'apprécier la saveur de la vie et de ne pas se laisser tromper par beaucoup de ses aspects futiles ou factices» Si la vie était à refaire, Faouzi Skali n’y changerait rien. «Comme la chanteuse Edith Piaff, je vous dirais que je ne regrette rien, ni le bien ni le mal etc...».


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