* Tel quil est institué par la Constitution, le Conseil économique et social (CES) se veut une nécessité dans un contexte marqué par linégalité des richesses. * Ce type de conseil entend aussi être un espace de réflexion, de concertation et de négociation et dont les recommandations sont souvent appuyées par lavis dexpertises pertinentes et reconnues. * Le CES serait dune grande utilité pour notre économie en raison des chantiers structurants dans lesquels le Maroc sest engagé. Le discours du Souverain du 20 août dernier a mis laccent sur la relance du Conseil économique et social. Il sagit dun conseil institué par la Constitution dans son article 93. Aussi, larticle 94 stipule que le Conseil économique et social peut être consulté par le gouvernement, par la Chambre des représentants et par la Chambre des conseillers sur toutes les questions à caractère économique ou social. Et larticle 95 précise que la composition, lorganisation, les attributions et les modalités de fonctionnement du Conseil économique et social sont déterminées par une loi organique. A ce titre, le Souverain a précisé : «Notre confiance dans les instances et autres institutions politiques doit être confortée par notre confiance dans les acteurs économiques et sociaux. Nous entendons que ces acteurs soient des parties prenantes institutionnelles, dans la proposition des politiques économiques et sociales et dans la mise en place dune instance permanente pour un dialogue social responsable». Sous dautres cieux, ce type de conseil se veut un espace de réflexion, de concertation et de négociation et dont les recommandations sont souvent appuyées par lavis dexpertise pertinente et reconnue. A titre dexemple dans lHexagone, le CES a jugé le plan banlieues du gouvernement «insuffisant» pour favoriser lemploi des jeunes des quartiers populaires. Il le dit clairement dans un rapport soumis au vote de ses membres (syndicats, patronat, associations). Haro sur les inégalités de richesses ! Le rapport émanant de cette institution consultative aurait été ensuite soumis au secrétaire dÉtat chargé de la politique de veille. Cela laisse prédire que le rôle du CES dans ce pays joue un rôle important et quil nest pas des moindres dans la politique gouvernementale. Par le biais de sa composition, le CES est à même de remplir trois missions : conseiller le gouvernement et participer à lélaboration de la politique économique et sociale du pays, faciliter le dialogue et la concertation entre les différentes parties prenantes dun sujet déterminé et par la suite contribuer à linformation des assemblées politiques. Grâce à son expertise, il se libère des problèmes liés à la politique tout en se concentrant sur ceux économiques et sociaux. Ses objectifs primordiaux sont la création demplois, la meilleure répartition des richesses et par ailleurs une meilleure croissance économique. Une chose est sûre : la relance du CES se veut aujourdhui une nécessité et ce dans un contexte marqué par linégalité de répartition des richesses. A un moment donné, des voix se sont élevées pour appeler à la dissolution de la deuxième Chambre et son remplacement par le CES. Et à vrai dire, la question qui se pose est : comment cette institution va coexister avec dautres qui sont censées assurer les mêmes missions ? Pour être utile, le CES doit avoir cette capacité daller plus loin dans ses réflexions. Il va se démarquer par la qualité de ses réflexions et la pertinence de ses études pour enrichir les politiques et les actions mises en uvre aussi bien dans les régions que dans lensemble du territoire national. Ensuite, il sera consulté par le gouvernement, par la Chambre des représentants et par la Chambre des conseillers sur les problèmes dordre économique et social. En tant que nouvelle force de proposition, le CES sera dune grande utilité pour notre économie. Le moment savère aussi opportun en raison des chantiers structurants dans lesquels le Maroc sest engagé.