* Bendidi démis de ses fonctions pour «pilotage approximatif». * Moatassim Belghazi, le nouveau patron du groupe, dispose dun délai de trois mois pour présenter un nouveau plan. Cest un Conseil dAdministration pas comme les autres qui a été tenu par lONA ce vendredi 11 avril. A lordre du jour figurait un seul sujet : le business plan de Wana et le plan de restructuration de lopérateur. Saâd Bendidi, le PDG du groupe, était sommé de rendre le tablier après 6 heures de discussions tonitruantes. «Il sagit dune rupture de confiance», indique une source proche du dossier. Les actionnaires de référence de la holding ont, de ce fait, nommé Moâtassim Belghazi, Président du groupe Somed, comme nouveau patron de lONA. Aussitôt, un communiqué est diffusé demandant la suspension des titres ONA et SNI en attendant que les actionnaires minoritaires prennent connaissance de la teneur des débats (publication du communiqué). Mais comment un manager du calibre de Bendidi, qui était, jusquà un passé récent, cité en exemple, a-t-il pu être démis de ses fonctions et son bilan fortement critiqué ? Il ressort des différents témoignages recueillis que Bendidi fait lobjet de graves accusations, en particulier de «dissimulation dinformations» En effet, après les 6,7 milliards de DH injectés dans le capital de Wana, Bendidi a demandé une rallonge de 4,6 milliards de DH. Soit un investissement global de près de 12 milliards de DH. «Ce qui représente la valeur des fonds propres du groupe», indiquent des sources concordantes, alors que les orientations stratégiques ne sont pas bien définies, surtout le retour sur investissement. Le troisième opérateur télécom vit une période importante et veut un meilleure positionnement sur le marché. Son chiffre daffaires en 2007 est de 700 MDH. Le modèle économique pour les 5 prochaines années na pas paru suffisamment solide aux administrateurs. Les débats qui ont eu lieu au sein des instances de gouvernance de Wana nont jamais été restitués lors des deux derniers Conseils dAdministration de lONA. Pour lheure, le concerné na pas voulu commenter sa révocation. Mais la question qui se pose avec acuité est de savoir sil aura droit à un parachute doré. Autrement dit, quel sera le montant des indemnités qui lui seront versées ? «Cette question na pas été encore discutée entre les deux parties», explique-t-on à lONA. Néanmoins, selon la loi sur la SA, le président dune société anonyme est révocable ad nutum sans préavis, ni indemnités de départ sauf stipulation contraire. Car cest un mandataire et non un salarié. Mais Bendidi occupe aussi la fonction de Directeur général, dont la rémunération est assimilée à un salaire. Pour cette fonction, il peut prétendre à des indemnités de licenciement et même à des dommages et intérêts sil prouve que les motifs de son éviction sont infondés. Affaire à suivre donc !