* Létude McKenzie prône la maîtrise des intrants, surtout celle des semences. * 50.000 ha seront dédiés au développement de ces cultures. La pénurie qua connue le marché des semences à la veille du démarrage de lactuelle campagne agricole a poussé le gouvernement à revoir sa stratégie en la matière. Le marché avait besoin dun million de quintaux de semences sélectionnées, alors que loffre ne dépassait pas les 500.000 quintaux. La sécurité alimentaire est subordonnée à la sécurité des intrants. Les semences sont un élément capital pour le secteur. Un développement agricole ne peut se faire sans une politique dapprovisionnement correcte en matière de semences. Cest lun des constats auquel létude de Mackenzie est parvenue. Cette étude, qui a été demandée par Aziz Akhennouch, ministre de lAgriculture et des Pêches maritimes aussitôt après sa nomination, va être présentée prochainement au gouvernement. Par ailleurs, une convention a été signée entre le département de lAgriculture et celui des Finances. Lobjectif est daccorder des subventions pour garantir un stock de sécurité. Les fonds alloués vont atteindre les 125 MDH dont une grande partie est destinée à soutenir le prix dachat des semences. Il va atteindre 115 DH par quintal. Le département de tutelle vise à porter la surface dédiée au développement des semences de 30.000 à 50.000 ha, dont 20.000 en bour et 30.000 en irrigué. Cette politique ne concerne pas uniquement le développement des céréales mais aussi les autres semences. Pour rappel, le Maroc importe lessentiel de ses besoins en semences surtout celles destinées aux cultures dexportation vers létranger. Selon plusieurs experts, la plupart de ces semences peuvent être développées localement car le pays possède la plate-forme nécessaire. Mais encore faudrait-il assurer les moyens adéquats. Car le secteur des semences est très capitalistique et est fortement dominé à léchelle mondiale par quelques multinationales adossées à des universités et des centres de recherche. Le développement de certaines variétés peut nécessiter des années de recherches et des millions de dollars. Au Maroc, il y a 700 multiplicateurs, essentiellement des producteurs de semences de céréales. Ils sont regroupés autour de lAssociation Marocaine des Multiplicateurs de Semences (AMMS). 70 entreprises agréées sont spécialisées dans la multiplication des plants. Elles sont membres de lAssociation Marocaine des Semences et Plants (AMSP). Lors du dernier congrès de lAssociation africaine de développement des semences, organisé récemment à Casabalnca, Ahmed Ouayach, Président de la Comader, a affirmé que «le Maroc peut devenir un centre régional pour la recherche et le développement des semences. Il a tous les atouts nécessaires pour réussir un tel objectif, notamment des ressources humaines qualifiées et des centres de compétences à la hauteur». Pour sa part, Moha Maghri, secrétaire général du ministère de lAgriculture, a expliqué que «lEtat veut donner une forte impulsion pour encourager la filière à travers un soutien technique et financier adéquat. Les terres de la Sodea et de la Sogeta continueront dêtre une plate-forme pour les multiplications». Le congrès de Casablanca a permis de développer les échanges scientifiques et commerciaux Nord-Sud et Sud-Sud. La participation de plusieurs pays avancés dans ce domaine scientifique, a permis aux participants africains de tirer profit des acquis de la recherche et des progrès de lamélioration génétique déterminants pour la modernisation de lagriculture africaine, principale composante socio-économique du continent afin de faire face au défi de la sécurité alimentaire.