Adolescent turbulent, Khalid Aouzal, lAdministrateur Directeur général du Groupe ACECA, Assureurs-Conseils, sest depuis assagi. Né à Casablanca dans une famille dont le père est un courtier assureur qui a bien «roulé sa bosse», Khalid Aouzal est choyé. Il est le seul garçon avec ses deux autres surs. Le choix de faire carrière dans le monde de lassurance est pour Khalid Aouzal une évidence. Surtout quand on est le fils de Mohamed Aouzal, le Président du Groupe, et assureur depuis les années 60. Il est même lun des fondateurs avec dautres partenaires de la Marocaine Vie en 1977. «Chaque personne prend son père pour modèle. De plus, jai été baigné dans le monde des assurances depuis mon très jeune âge». Son père rachète lACECA après avoir revendu ses parts de la Marocaine Vie en 1995, une année qui coïncidait avec la fin des études de Khalid Aouzal qui préfère effectuer quelques stages avant dépauler son père dans la restructuration du groupe fraîchement acheté. «Cest également le goût du challenge qui ma motivé». Et les deux, père et fils, relevèrent le défi. Pour revenir à Khalid Aouzal, après un Bac en sciences expérimentales en 1989, il part pour Paris, à la Sorbonne plus exactement. Il y entame un DEUG en gestion dentreprises, mais durant sa deuxième année, il se rend compte que le système universitaire ne lui convient pas. Il sinscrit alors dans une école de commerce, une filiale de lEcole des Cadres à Paris où il décroche une maîtrise en mars 95. De mars à juillet, il prépare son mémoire et effectue son stage de fin détudes et, illico presto, rentre au Maroc après six années passées à Paris. Il va appuyer la démarche de son père visant à racheter lACECA, une opération qui se concrétisera en octobre 1995. Mais il ne rejoint pas le groupe immédiatement. Il préfère se frotter ailleurs au monde de lassurance et entame un stage à la Royale Marocaine dAssurance et ce nest quen mai 96 quil rejoint lACECA. «Jai préféré commencer par des stages ailleurs pour mieux comprendre le marché marocain des assurances, bien quayant déjà effectué des stages en Europe. Chaque marché a ses réalités et ses contraintes». Il rejoint lACECA en tant que chargé de clientèle dans un premier temps. Il a la lourde mission de recueillir et de répondre aux doléances. En moins dune année, il a déjà fait le tour dune grande partie du porte-feuille des clients et sattaque à la prospection de nouveaux clients. En mars 1997, il constitue une direction Clientèle en bonne et due forme dont leffectif passe de trois à 12 personnes dun seul coup. De la clientèle, il prend en charge la direction commerciale. En 2002, il est nommé Directeur général de lACECA. Sur ses relations avec son père, Khalid Aouzal explique quil avait emménagé seul avant même de se marier. Mais les rapports entre les deux hommes sont basés sur la confiance et le respect mutuels. Si le père représente aujourdhui limage de marque du Groupe, Khalid Aouzal en est le moteur avec une équipe de 117 collaborateurs. «Jopère par mode de management participatif. Nous comptons 117 collaborateurs, tous départements confondus, et ils sont impliqués dans la prise de décision. Je vous donne lexemple du manuel de procédures qui nétait pas écrit. Nous avons établi un recueil des procédures rédigées par les cadres de chaque département». Khalid Aouzal est très orienté vers la clientèle, ce qui lui permet un contact avec les activités du marché et il en apprend beaucoup de choses. Il avait par ailleurs commandé une étude pour élaborer un business plan que le groupe est en train dappliquer. «Notre ambition est de faire de lACECA un vrai groupe de conseil. Nous ne visons pas à devenir le numéro 1 de la place, mais à assurer le meilleur service sur le marché». Si à lépoque de son rachat par Mohamed Aouzal, le père, lACECA opérait 86 millions dencaissements, actuellement le groupe réalise 450 millions de DH. Bon joueur, Khalid Aouzal nen demeure pas moins mauvais perdant. «Léchec est mon pire ennemi». Et quand il est en colère, il sort, sévade pour se changer les idées. Ses loisirs vont du sport aux voyages. Et bien quil se soit acquitté de son devoir de citoyen en allant voter, Khalid Aouzal est plutôt rebuté par la scène politique. «Cest dommage quun pays compte plus de 36 partis politiques avec les mêmes programmes en filigrane. Aucun na un projet de société. Et lon a limpression quon mène campagne dans le seul objectif dêtre élu». Adhérer à la vie politique ? Ce nest pas pour demain. «Aucun parti ne me chatouille». Marié depuis plus de 7 ans, il est le papa de deux jeunes garçons. Khalid Aouzal est plus quun «papa cool», il devient «papa poule». «Quand je vois mon aîné, je me revois jeune en lui. Nous avons le même regard». Dailleurs, la naissance de son premier enfant est le meilleur souvenir quil ait eu à ce jour. Ce qui allait ouvrir une nouvelle fenêtre sur sa vie. «Cest alors que jai pris conscience de cette grande responsabilité». Le cocon familial devient ce havre de paix où il se réfugie, se ressource et voit grandir ses enfants. Cela dit, des escapades à deux, ce nest pas de refus et dès quil en a loccasion, il part avec sa femme. Très peu cinéphile, Khalid Aouzal est passionné de la scène. Jeune, il aurait aimé faire du théâtre ; mais ce quil na pas réussi à faire, son aîné sy consacre. «Jai limpression de me voir petit. Mon aîné me ressemble tellement». Son chiffre fétiche est le trois, devinez pourquoi ? Ses deux enfants son nés un 3 octobre et un 3 novembre. Manager dans lair du temps, Khalid Aouzal nen demeure pas moins très proche de sa famille.