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Sidi Ahmed Tijani : Le Saint africain
Publié dans Finances news le 11 - 10 - 2007

* Né en 1737, Cheikh Ahmed Tijani est un Saint qui a su rassembler des fidèles partout à travers le monde, notamment au Sénégal.
C’est la terre marocaine qui a accueilli le vénérable Cheikh Ahmed Tijani et c’est Fès, ville lumière, qui a renforcé par son existence son statut de carrefour spirituel inégalé au Maroc mais aussi dans toute la région. Né à Aïn Madhi, en Algérie, il est l’un des descendants du Prophète Mohammed (PSL). Après avoir assimilé les enseignements et secrets des grands maîtres soufis et avoir acquis le titre de Moqqadem, Cheikh Ahmed Tijani est propulsé au rang de Saint des saints après avoir reçu le sceau de Sainteté du Prophète (PSL) en état de veille, à l’âge de 46 ans. Il devint donc le dépositaire de la voie spirituelle du Prophète lui-même. Il reçut ainsi l’ordre d’appeler les gens à cette voie qu’est la Tariqa Tijania qui renferme toutes les autres voies. La Tariqa prenait une expansion telle qu’il a dû s’exiler à Fès en 1213. Il prêcha la Tariqa jusqu’en 1230 où il s’éteint à l’âge de 80 ans. Ses disciples, eux, continuent à relier la voie dans les quatre coins du monde.
Aujourd’hui, d’après les chiffres qui se répétaient lors de la rencontre de la Tariqa récemment à Fès, cette voie rassemblerait plus de 150 millions de fidèles et serait, de ce fait, la première confrérie musulmane dans le monde.
Cette importance est palpable au Maroc puisque selon une source proche, si les affaires des confréries au Maroc sont gérées par le ministère de tutelle, celles de la confrérie Tijania sont directement gérées par le Cabinet royal.
Ce grand intérêt accordé à la Tariqa n’est pas du goût de l’Algérie qui se positionne comme un autre lieu de rencontre de cette influente confrérie. Mais selon nombre d’observateurs, Fès est la terre de prédilection de cette communauté. Elle est et restera le seul point de ralliement reconnu.
Après Fès, Tivaouane
Le Sénégal est un pays où l’on compte plus de 90 % de musulmans et qui accueille deux principales confréries religieuses : les Tidjanes (51 %) et les Mourides (30 %), selon des chiffres officieux.
Tivaouane (92 km de Dakar) est l’une des grandes capitales de la Tijania et un centre d'enseignement de la culture islamique avec l'établissement de plusieurs écoles coraniques nommées «daaras».
L’équipe arrivée en cette fin d’avril à l’aéroport International Léopold Sedar Senghor à Dakar est à sa dernière étape de cette (en)quête spirituelle. D’emblée, il faut adapter le vocabulaire; il ne s’agit pas ici de parler de la Tariqa Tijania mais de la Tarikha Tidjane. Premier constat, le premier Sénégalais rencontré vous dira beaucoup plus d’informations sur la Tijania qu’un Marocain. Et pour cause, pratiquement chaque Sénégalais musulman s’attache à un guide spirituel ou à un marabout. La Tariqa ou la Tarikha est bien enracinée ici. Notre ignorance de son histoire est presque choquante pour les Sénégalais Tidjanes. Ces Tidjanes se rendent régulièrement, et ce depuis le 19ème siècle, en pèlerinage à la Zaouïa Tijania à Fès, un retour aux sources pour raviver la flamme de cette confrérie et maintenir intacts les enseignements de son vénéré fondateur. L’équipe se rend dans une des plus importantes Zaouïas de Dakar, au quartier Fass, entretenue par la famille SY Djamil, dont le chef Serigne Mansour est un Cheikh soufi doublé d’un financier ayant fait ses armes à la Banque Islamique.
La Zaouïa, qui connaît des travaux, est érigée sous forme de mosquée typiquement marocaine. La mosquée accueille le mausolée où repose El Haj Abdou Aziz SY, dont le fils Serigne Mansour a assuré la succession à la tête de cette famille tidjane. Pour perpétuer la tradition, il a lancé avec ses autres frères la construction d’un institut islamique. L’idée est de créer un grand complexe socio-éducatif et culturel dont la structure académique centrale va s'inspirer du programme éducationnel d'Al Azhar, à tous les niveaux d'enseignement (primaire, secondaire, supérieur). De telle sorte que l'étudiant qui y termine son cycle puisse poursuivre ses études sans problème dans les grandes Universités arabes ou du Sénégal.
L’ambition est de faire de l'Institut Islamique Seydi Mouhamadou Moustapha Sy Djamil une structure d'encadrement des enfants des familles à revenus modestes pour mieux les préparer aux examens. Mais pour l’heure, les talibés y reçoivent l’instruction islamique dans la pure tradition musulmane, c’est-à-dire assis par terre, les pieds croisés, les planches entre les mains face à un maître qui les éduque depuis leur jeune âge.
Les visiteurs du mausolée effectuent également une visite chez la famille qui accueille à cœur joie les fidèles qui sont, parfois, invités à partager les repas de la famille comme le veut la tradition sénégalaise. Mais le must reste la rencontre avec l’un des chefs de la famille, que ce soit Serigne Mansour ou Serigne Ahmed ou l’un de leurs autres frères comme Omar par exemple. Ils récitent une prière pour le visiteur et lui donnent la Baraka. Et les Sénégalais ont cette habitude de la réclamer avant tout événement important dans leur vie comme un départ pour les études ou le mariage. Mais les zaouïas connaissent la plus grande affluence lors du Gamou (rassemblement annuel pour célébrer la fête de l'Aïd El Mawlid), qui draine des centaines de milliers de fidèles qui se réunissent à Tivaouane.
Les chefs Tidjanes perpétuent leur savoir à travers les conférences et débats organisés, de même que les Lilas, des veillées de zikr, qui connaissent une grande ferveur religieuse.
Les chefs Tidjanes ont, au-delà du statut religieux, un rôle politique indéniable. Un cheikh a plus de poids qu’un ministre, et pour cause, il rassemble les gens autour de lui et jouit d’une légitimité religieuse plus importante encore que le statut politique. Les politiciens n’hésitent pas à courtiser les marabouts pour lorgner les électeurs. Certains voient d’un mauvais œil l’influence du religieux dans le politique, notamment concernant les grandes décisions démocratiques qui ne peuvent aboutir sans le soutien des dignitaires religieux.
D’autres pensent que la proximité des zaouïas des citoyens et les actions de solidarité qu’elles mènent leur donnent tous les droits de s’exprimer au nom même de ces citoyens.
Les choses se corsent quand il s’agit du Président de la république Abdoulaye Wade. Lui-même étant Mouride et proche de sa confrérie, cette situation est pour le moins inconfortable puisque les chefs Tidjanes veillent au grain. Il existe une sorte de dualité entre les deux confréries très puissantes politiquement ; l’une fait le garde-fou pour l’autre. Un équilibre très subtil et fort à la fois, soutenu par une population très soudée, quel que soit le courant religieux.
Ce pays est pour le moins étonnant car, à l’image du Maroc, les chefs religieux ont des parcours universitaires surprenants : ingénieurs, financiers… cette nouvelle génération de religieux donne la réplique à un population très hétéroclite.
Pour l’anecdote, les Sénégalais, étant bons vivants, ne sortent (généralement) pourtant pas le soir du jeudi et préfèrent rester en famille, car le lendemain c’est jour sacré : le vendredi où ils se parent de leurs plus beaux habits pour se rendre à la prière solennelle du vendredi. Un Islam dans l’air du temps, dont on a beaucoup à apprendre !


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