La condition de la femme marocaine a certes connu une amélioration tangible ces dernières années. Toutefois, bien du chemin reste à parcourir pour que cet être sensible puisse accéder au rang qui lui revient. Déjà, certaines femmes ont bravé tous les obstacles et se sont imposées dans un monde qui ne reconnaît que la loi du «mâle». On ne cessera jamais de dire et redire que la femme représente le noyau de toute société. La priver de ses droits revient à condamner la prospérité même de la communauté. Il va sans dire que tous «les hommes» sont daccord que la femme constitue leur propre moitié. À ceci près quil sagit dune moitié à posséder et manipuler à leur guise. Elle est et demeurera une simple moitié qui na droit quà la moitié... des droits. Toutefois, certaines questions se posent. Qui est responsable de la condition de la femme marocaine ? Les hommes ? La société ? Léducation ?... Un système maso Disons-le clairement. La condition de la femme est la conséquence dun système qui la voulue toujours soumise. Lon rétorquera que le système est établi par les hommes. On répondra que le système est instauré par des hommes. Entre «les» et «des», la nuance est de taille. Il sagit dun système maso confectionné pour servir les intérêts dune poignée dhommes. Un système instauré depuis des siècles pour «asservir» les femmes comme les hommes. De fait, le combat que mènent les femmes contre les hommes est faux. Elles doivent le mener contre ce système qui les a assujetties... aux côtés des hommes. Chemin épineux Malgré lavancée considérable dans la législation relative aux droits de lhomme, malgré les apports positifs du nouveau code de la famille, malgré lapparition de certains signes encourageants quant à lémancipation de la femme... bien des combats restent à gagner. Le chemin est encore semé dembûches. Il ne sagit pas de voter avec lapport des voix, ni de promulguer des décrets. Il sagit dentreprendre une vaste action éducative qui donnera naissance à un citoyen responsable qui ne dénigre pas les droits de la femme. Encore une fois, cest celui qui est responsable de cette situation qui a les clés pouvant ouvrir les portes de légalité aux femmes. Seul le système peut entreprendre un tel projet. LEtat ne doit pas se contenter de légiférer. Toute action sociale visant à changer des comportements millénaires ne peut se passer dune politique éducative à long terme. Les torts dont ont souffert les femmes durant des siècles ne peuvent être redressés du jour au lendemain. Il en va de lavenir de toute une société. Ceci dit, heureusement que malgré une situation pas du tout favorable, la femme marocaine a toujours voulu saffirmer là où les challenges sont grands. À cet égard, il faut saluer la bravoure et le courage de celles qui ont bravé les obstacles et les embûches pour réussir là où même des «mâles» ont échoué. Le sexe faible a pu sadjuger des postes même dans des métiers communément admis comme strictement machos.