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Développement : De nouveaux acteurs sur l'échiquier
Publié dans Finances news le 26 - 04 - 2007

* La conscience des ONG, associations, sociétés de droit privé… de la limite de leur intervention sur le terrain les incite à renforcer l'autonomie de la communauté et sa capacité à prendre elle-même en charge l'activité de développement.
* Leur force consiste à combler le fossé qui s'est créé au niveau local par les besoins croissants du pays et la capacité limitée de l'Etat à les satisfaire.
Le Maroc est un pays à revenu intermédiaire dont les différents groupes socioéconomiques et les régions géographiques représentent de grands contrastes et de nombreuses disparités. Les écarts ne cessent de se creuser entre nantis et défavorisés. Le monde rural a été marginalisé et l'écart de développement entre le rural et la ville marocaine est alarmant. La zone rurale la plus avantagée bénéficie à peine du taux d'accès aux services sociaux de base de la zone urbaine la plus défavorisée.
Ce déséquilibre entre le rural et la ville a conduit la population rurale à la recherche de l'amélioration de son niveau de vie, vers le chemin de la ville, ce qui a engendré l'urbanisation rapide de la population marocaine, créant ainsi des ceintures de bidonvilles autour des grandes agglomérations.
La migration de la campagne vers les villes n'a pas cessé de s'accroître d'une manière très rapide depuis l'indépendance du pays. Le phénomène de l'exode rural a été amplifié par les différentes grandes sécheresses que connaît le pays de temps à autre. Chaque année de sécheresse peut engendrer des conséquences économiques qui renforcent l'état de la pauvreté. En plus de la réduction du taux de croissance, la baisse de la production agricole peut conduire à une réduction de 40% à 50% de la main-d'œuvre agricole.
Depuis la crise des années 80, les pouvoirs politiques ont adopté une démarche de réforme d'abord économique, marquée par le désengagement de l'Etat en faveur du secteur privé et des organisations professionnelles, suivie de l'ouverture politique. Ce qui a ouvert des opportunités permettant aux ONG, aux associations, aux organisations internationales… de jouer un rôle-clé par l'engagement de la société civile dans le processus de développement.
Ce processus a été encouragé par des facteurs internationaux dont la tendance de bailleurs de fonds à favoriser la participation de ces nouveaux acteurs dans le processus de développement.
Plusieurs d'entre eux œuvrent à combler le fossé qui s'est créé au niveau local par les besoins croissants du pays et la capacité limitée de l'Etat à les satisfaire.
Des actions de plus
en plus étendues
Leur force réside dans la proximité de leur travail ; ils sont plus à l'écoute des besoins de la population et, grâce à leur action, appelés à tisser des relations de partenariat formelles ou informelles avec les bénéficiaires. La conscience de la limite de leur intervention sur le terrain les incite à renforcer l'autonomie de la communauté et sa capacité à prendre elle-même en charge l'activité de développement.
Aujourd'hui, force est de constater qu'ils sont actifs dans tous les domaines allant du sport et de la culture qui ont toujours été considérés comme des domaines traditionnels de l'activité associative, jusqu'à l'équipement et l'infrastructure qui étaient jusqu'à ces dernières années du domaine protégé de l'Etat et par la suite des attributions des collectivités locales.
Actuellement, des programmes du gouvernement réalisent des projets d'infrastructure de base en partenariat avec les communautés via les associations communautaires qui sensibilisent, mobilisent et assurent la participation financière de la communauté.
La lutte contre l'analphabétisme est le premier défi que doivent relever les ONG, les associations, les sociétés de droit privé en partenariat avec le gouvernement.
Le fléau de l'analphabétisme ne peut être combattu sans la garantie du droit à la scolarisation à tous les enfants en âge d'aller à l'école et l'abolition du travail des enfants. Les ONG, quelle que soit leur force, ne peuvent répondre seules à ce besoin, elles ne peuvent se substituer au ministère de l'Education nationale qui consomme 30% du Budget de l'Etat. Cependant, par le développement de l'expérience de l'éduction non formelle, elles ont pu démontrer que la déscolarisation des enfants ruraux n'est pas une fatalité.
L'éducation sanitaire et la promotion des pratiques de prévention ainsi que la protection de l'environnement sont aussi des priorités incontournables.
On peut citer, à titre d'exemple, la Fondation Zakoura qui a fait du micro-crédit son véritable cheval de bataille.
La Fondation a aussi élargi sa gamme de produits au financement de projets d'infrastructure de base tels que la connexion au réseau de l'eau potable, l'électrification et le tourisme rural.
« Actuellement, le département du micro-crédit de la Fondation Zakoura est reconnu mondialement comme une des institutions de micro-finance les plus fiables aux niveaux régional et international. La Fondation peut désormais bénéficier de prêts internationaux pour financer de nouveaux micro-crédits», explique un responsable au sein de la Fondation.
«Depuis, plus de 13.000 enfants analphabètes et déscolarisés ont pu bénéficier de notre système éducatif qui permet à
un enfant d'acquérir les compétences requises pour l'enseignement primaire durant uniquement 3 ans au lieu de six», annonce-t-il.


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