* Les indices du commerce extérieur révèlent toujours des insuffisances énormes qui ne feront que s'aggraver durant les prochaines années. * Le Plan «Emergence» saura-t-il produire le miracle ? Avec un déficit commercial qui s'aggrave annuellement de 13%, les performances du commerce extérieur marocain demeurent en deçà des attentes des responsables marocains. Lors d'une réunion le mois dernier à la Chambre Française de Commerce et d'Industrie au Maroc, Mustapha Mechahouri, ministre du Commerce extérieur a été très prudent concernant les perspectives d'avenir. Il faut absolument activer tous les moyens afin de suivre l'évolution des échanges et entreprendre les actions qui s'imposent en matière de «politique» économique, terme quelque peu à la mode, même s'il constitue l'ossature de la réflexion et de l'action de l'Etat. En dressant le bilan de 10 ans, on peut remarquer que de 1995 à 2005 le déficit a atteint 86 milliards en 2005 après qu'il a été de l'ordre de 26 milliards dix ans auparavant. Ceci preuve d'abord que la politique de l'ouverture a été plutôt «subie» que transformée en une étape nécessaire pour la mise à niveau de l'économie marocaine. Malgré le vaste chantier des réformes des cadres juridiques et institutionnels, adapté aux standards internationaux, l'impact de ces réformes ne se fait pas sentir sur le degré de la compétitivité des entreprises marocaines et leurs capacités exportatrices. Que ce soit au niveau du volume ou de la valeur des produits exportés. Certes, les exportations demeurent pénalisées par les coûts de l'énergie. Le département du Commerce extérieur propose dans ce registre «une démarche volontariste qui applique scrupuleusement les consignes du Plan Emergence. Afin de réduire le déficit de 50% d'ici 2015». Pour arriver à ce seuil, le tissu industriel marocain n'a pas beaucoup de solutions. Chaque année, il faudrait que les exportations augmentent de 11,15% par an, selon les prévisions du ministère. Des propositions ont été émises aussi pour réduire certaines charges fiscales pour inciter davantage à l'effort d'exportation. Il s'agit précisément de «l'exonération de l'IS et de l'IR pour les dix premières années d'exploitation, l'accélération de l'extérieur des avantages fiscaux aux exportateurs indirects, la suppression de la patente, la réduction du poids de la fiscalité locale et l'encouragement de l'exportation des services». On se demande alors comment ces mesures pourront-elles être efficaces et si elles auront l'effet escompté ? Toujours est-il que le ministère du Commerce extérieur est largement favorable à la révision du système des incitations fiscales à l'exportation. Il faut par ailleurs souligner que les industriels marocains pourront bénéficier très prochainement d'une nouvelle structure chargée de donner un autre souffle aux exportations marocaines. Il s'agit en l'occurrence du «Comité National de Promotion des Exportations» qui réunira des partenaires publics et privés. Les obstacles non tarifaires sont souvent cités comme étant parmi des causes qui empêchent le circuit des exportations marocaines de s'étendre. Ceci est d'autant plus important que nos produits cherchent toujours (et sans résultats probants) le meilleur rapport qualité-prix.