L'ajustement budgétaire se poursuit, mais à un rythme moins rapide que prévu. Explications. Les objectifs de déficit budgétaire contenus dans la Loi de Finances 2016 n'ont pas été atteints. En effet, à fin décembre 2016, le déficit budgétaire hors privatisation s'établit à 42,1 milliards de DH, soit 4,2% du PIB, alors que la Loi de Finances 2016 tablait sur un déficit de 3,5% du PIB. L'écart entre la réalité et la prévision avoisine les 5,5 milliards de DH. Rappelons qu'en 2015, le déficit budgétaire s'établissait à 4,4% du PIB (voir graphe). Comment expliquer cette contre-performance ? Selon la Banque centrale, ce décalage peut être attribué à au moins trois facteurs : - L'accélération sensible des dépenses d'investissement, notamment dans les grands projets d'infrastructure (TGV, etc.). Une hausse qu'il faut rapprocher de la forte progressions des importations de biens d'équipements en 2016. - Les remboursements plus importants des crédits de TVA aux entreprises pour soulager leur trésorerie (8,1 milliards en 2016 contre seulement 5,3 milliards de DH 2015). - La faible réalisation des recettes en dons des pays du Golfe. Celles-ci ont plafonné à 7,2 milliards de DH en 2016, contre 13 milliards de DH prévus dans la Loi de Finances 2016. Pour les deux années à venir, l'ajustement budgétaire devrait se poursuivre, quoiqu'à un rythme plus lent. La Banque centrale anticipe ainsi un déficit budgétaire de 3,7% en 2017 et de 3,4% en 2018. Il ne sera donc pas inférieur à 3% du PIB en 2017, comme le souhaitait le précédent gouvernement. La dette du Trésor devrait de son côté connaître une baisse à moyen-terme, après plusieurs années de hausse. En 2016, elle se serait établie à 65% du PIB, et devrait se situer à 64,7% du PIB en 2017 (50,8% du PIB pour la dette intérieure et 14% du PIB pour la dette extérieure). La dette du Trésor reste toutefois encore éloignée de ses niveaux d'avant 2012. A l'époque, cette dette représentait seulement 58,2% du PIB.