Depuis l'entrée en vigueur de la loi n°77-15, 139 jugements ont été prononcés et 135,5 tonnes de sacs plastiques saisies, pour des amendes totalisant 2,76 MDH. En 6 mois, environ 7 tonnes de sacs plastiques ont été collectées et incinérées dans les fours des cimenteries. "Il n' y a plus de retour en arrière», c'est ce que n'a cessé de répéter Moulay Hafid Elalamy, ministre de l'Industrie, du Commerce, de l'Investissement et de l'Economie numérique, lors de la présentation des premiers résultats de la mise en œuvre de la Loi interdisant la production, l'importation, l'exportation, la commercialisation et l'utilisation des sacs plastiques. La veille à l'application de la loi, le ministre en a fait son combat personnel. Un dossier qu'il suit de près et pour lequel il ne tolère aucune dérogation. Le ministre a tenu à préciser que cette démarche dans laquelle le Maroc s'est lancé, n'est pas une simple campagne qui finira par être oubliée, mais une vraie politique de mise à niveau environnementale que le pays va mener jusqu'au bout. C'est donc non sans fierté que Elalamy a dévoilé les résultats du premier bilan de l'interdiction des sacs plastiques. En à peine 6 mois, l'usage des sacs plastiques a considérablement baissé grâce aux contrôles menés par le comité interministériel rassemblant les ministères de l'Intérieur, de la Justice et des Libertés, de l'Industrie, de l'Environnement ainsi que l'Administration des douanes et impôts indirects. Chiffres à l'appui, 1.536 opérations de contrôle ont été effectuées en amont, soit au niveau des producteurs, donnant suite à 20 PV d'infraction transmis aux procureurs du Roi. L'opération de contrôle a également concerné les marchés où ont été relevées 9.077 infractions sur les 261.855 points de vente contrôlés et qui ont donné lieu à 1.076 PV d'infraction. Au niveau des importations, 19 tonnes de sacs plastiques ont été saisies aux postes frontières. Au total, 139 jugements ont été prononcés et 135,5 tonnes de sacs plastiques saisies, pour des amendes totalisant 2,76 MDH. Il faut dire que l'entrée en vigueur de cette loi avait suscité la grogne des opérateurs du secteur qui étaient montés au créneau pour la dénoncer, la qualifiant de mise en scène politique qui détruirait 50.000 emplois. Ce que réfute le ministre qui n'a pas manqué de préciser que beaucoup d'informations incorrectes avaient été véhiculées par certaines personnes dans le dessein de défendre leurs intérêts. Ces colportages n'ont pas dissuadé les pouvoirs publics à renoncer à ce projet d'utilité publique, malgré les difficultés, tout en adoptant une approche de concertation avec les opérateurs du secteur. Un fonds de 200 MDH a ainsi été dédié au financement, à l'accompagnement et à la reconversion des structures souhaitant adhérer à ce projet. Au total, 72 entreprises ont répondu à l'appel à manifestation d'intérêt lancé en mai 2016, dont seulement 16 ont déposé leurs dossiers d'investissement. «Pour accompagner ces entreprises retenues, l'Etat a financé à hauteur de 50% le nouvel investissement estimé à 50 MDH, contribuant au maintien de 475 emplois et à la création de 509 nouveaux emplois à l'horizon 2021», a précisé Elalamy. Et d'ajouter que la démarche entreprise a permis l'éradication de la production formelle des sacs plastique et leur suppression quasi-totale au niveau des commerces modernes. Malgré ces résultats encourageants, force est de constater que la guerre n'est pas gagnée pour autant, référence faite au secteur informel qui résiste encore au changement. Pour le ministre, ce n'est qu'une question de temps, puisque la transition est désormais irréversible. Preuve en est, l'Etat ne s'est pas contenté d'interdire la commercialisation et la production des sacs plastiques, mais il est allé bien au-delà en menant une opération de ramassage à l'échelle nationale de ces sacs qui, depuis des décennies faisaient tache noire sur notre environnement. Ainsi, environ 7 tonnes de sacs plastiques ont été collectées et incinérées dans les fours des cimenteries, mobilisant ainsi un budget de 68 MDH.