La MedCOP Climat sera marquée par la signature de la charte entre les régions et territoires de la Méditerranée. Détails avec Hakima El Haïté, ministre déléguée chargée de l'Environnement. Finances News Hebdo : Dans le cadre de la continuité de l'action et de la pérennité d'un rendez-vous méditerranéen pour le climat, Tanger se prépare pour organiser la 2ème MedCOP. Cette rencontre sera-t-elle autant importante que l'a été la MedCOP21 pour la réussite de la COP22 ? Hakima El Haïté : En effet, la MedCOP Climat organisée à Tanger les 18 et 19 juillet 2016 sous le haut patronage de SM le Roi Mohammed VI, connaîtra une forte participation de haut niveau du pourtour méditerranéen. Cette rencontre est d'autant plus importante pour la réussite de la COP22, puisqu'elle s'inscrit parfaitement dans le contexte de l'opérationnalisation du nouvel Accord sur le climat, conclu à Paris en 2015, et de la formalisation des initiatives des acteurs non-étatiques en l'occurrence les villes, territoires, associations et entreprises.... Cette manifestation sera l'occasion d'identifier, d'une part, les besoins et les priorités des acteurs non-étatiques du pourtour méditerranéen et des pays membres de l'Union pour la Méditerranée (UPM), et d'autre part, arrêter conjointement leur propre feuille de route pour la COP22 permettant aux collectivités territoriales méditerranéennes de contribuer à la mise en oeuvre effective de l'Accord de Paris. Par ailleurs, cet événement sera marqué aussi par la signature de la charte entre les régions et territoires de la Méditerranée, ceci pour affirmer le rôle de ces parties dans la mise en oeuvre d'une politique climatique ambitieuse ainsi que les moyens nécessaires dont elles doivent disposer. F. N. H. : Durant les dernières années, le Maroc a donné l'exemple en matière de lutte contre les changements climatiques. Concrètement, qu'a-t-on fait en matière d'adaptation et d'atténuation au niveau de la Méditerranée ? H. E. H. : Effectivement, le Maroc est un pays très engagé à l'échelle internationale en matière de lutte contre le changement climatique. Dans ce cadre, une politique nationale en matière de changement climatique a été élaborée avec l'objectif de promouvoir un développement sobre en carbone et résilient aux impacts du climat. Dans le cadre de cette stratégie, le Maroc a soumis au Secrétariat de la convention cadre des Nations unies sur le changement climatique (CCNUCC), sa contribution déterminée au niveau national, avec des objectifs ambitieux en matière de lutte contre le réchauffement climatique, malgré son statut de faible pays émetteur de gaz à effet de serre. La désignation du Maroc pour abriter la 22ème Conférence des Parties à la Convention Climat en novembre 2016, constitue, à cet égard, une réelle consécration des efforts nationaux déployés en matière de lutte contre le réchauffement climatique. Dans le cadre de cette politique, plusieurs programmes sont en cours de mise en oeuvre pour le verdissement de plusieurs secteurs de l'économie tels que l'énergie, le transport, l'agriculture et la gestion des déchets. D'ailleurs, en ce qui concerne le secteur de l'énergie, la nouvelle stratégie a défini des objectifs ambitieux en termes de développement des énergies renouvelables, allant jusqu'à 52% de la capacité de production d'électricité installée à l'horizon 2030. En ce qui concerne la région littorale du Nord du Royaume du Maroc, plusieurs parcs éoliens y ont été installés, faisant d'elle une zone modèle dans la région. D'ailleurs, le premier projet de mécanisme de développement propre du protocole de Kyoto enregistré auprès du secrétariat de la Convention CCNUCC par le Maroc et un des premiers au monde, est le parc éolien de Tétouan. En matière d'adaptation, des études et des projets pilotes ont été réalisés pour évaluer et atténuer l'impact du changement climatique sur les zones côtières, notamment le risque d'élévation du niveau de la mer selon les scénarios du (GIEC) et les conséquences potentielles sur le développement de la région. En outre, actuellement, le ministère délégué chargé de l'Environnement est en train de mener un projet dans cette région avec l'appui du Fonds mondial pour l'environnement et la Banque mondiale pour promouvoir une gestion intégrée des zones côtières au niveau de la Méditerranée en y incluant le risque climatique. F. N. H. : Qu'attendez-vous concrètement de cette rencontre ? H. E. H. : La 2ème MedCOP permettra de : - Augmenter la prise de conscience collective et les ambitions en termes de contributions déterminées au niveau national (NDC) et en termes de renforcement de l'agenda de l'action; - Mettre en place des plates-formes pour le lancement des projets de renforcement de la résilience et de la capacité d'adaptation des 22 pays de la Méditerranée par les villes et les régions ainsi que les entreprises et les ONG. - Accélérer l'atteinte des Objectifs de développement durable.