Les actions que la société civile marocaine mène pour la préparation de la COP22 se multiplient de plus en plus ces derniers jours et gagnent également en qualité. Je voudrais citer à titre d'exemple celles menées conjointement par la Coalition marocaine de la justice climatique (CMJC) et le pôle société civile du comité de pilotage de la COP22 au cours de ce mois de mai à l'étranger. Mobiliser la société civile du monde entier pour participer à la COP22 à Marrakech et chercher à faire converger ses positions pour relever le défi de la lutte contre le changement climatique, tels sont les 2 objectifs sur lesquels ils se sont concentrés en participant à Bonn du 16 au 20 mai à la Conférence des Nations unies sur le changement climatique et du 27 au 29 mai à Tunis, au Forum maghrébin pour une justice sociale et climatique. A Bonn, ils ont pris contact avec près de 40 ONG et réseaux d'ONG basées dans les 4 coins du monde (Amérique latine, USA, Afrique, Asie, Europe), actives aux niveaux national, régional et international et oeuvrant dans des domaines très divers comme le développement et la paix, les droits de l'Homme, le syndicalisme, la jeunesse, le genre, les énergies renouvelables, la faim, l'eau, la biodiversité, la désertification etc. A Tunis, le Forum a regroupé une centaine de représentants d'ONG issus de la Tunisie, du Maroc, de l'Algérie et de la Palestine. S'agissant d'ONG oeuvrant essentiellement dans les domaines sociaux et de droits de l'Homme, une partie des travaux a été consacrée à la compréhension du phénomène du changement climatique en termes de perturbation des équilibres écologiques et de leurs impacts sur les ressources naturelles notamment l'eau, la biodiversité, la désertification etc. Ce rappel a permis aux participants une meilleure prise de conscience par rapport à la menace climatique, une lecture plus critique des résultats de l'Accord de Paris et une plus grande perception des enjeux de la COP22 de Marrakech. Dans les deux cas, à Bonn et à Tunis, les ONG contactées ont montré un grand enthousiasme pour participer à la COP22 de Marrakech et contribuer à sa réussite en plaidant pour une gouvernance plus opérationnelle, plus performante, plus respectueuse de la souveraineté des Etats et plus profitable aux population vulnérables. Et ce, pour un retour à l'adoption du principe de la contrainte juridique, pour des décisions claires et sans ambigüité, pour la définition d'actions en matière d'atténuation et d'adaptation plus concrètes et loin de toutes les formes «d'extractivisme» et de surexploitation des ressources naturelles, pour le dédommagement des pertes et préjudices causés aux pays victimes du changement climatique, et enfin pour un financement clairement énoncé sous forme de dons et facilement mobilisables. Malgré les résultats obtenus, l'effort à déployer par les ONG marocaines reste encore assez grand pour atteindre les résultats attendus. Cependant, pour permettre à ces ONG de réaliser leurs programmes, le gouvernement est appelé à faciliter les procédures administratives de participation à Marrakech et à mettre la main dans la poche pour apporter son soutien financier. Abdelhadi Bennis, ancien ingénieur général supervisant les structures locales d'encadrement des agriculteurs au sein du ministère de l'Agriculture, membre de l'Association Ribat Al Fath pour le développement durable à Rabat et président du Club Environnement.