Abdeslam Seddiki, ministre de l'Emploi et des Affaires sociales, affirme avec force que sa présence au Forum international des ressources (HR Days 2014), qui s'est récemment déroulé à Tanger, atteste du soutien qu'il apporte à toutes les initiatives faisant la promotion de l'employabilité au Maroc. Le ministre estime par ailleurs que de ce genre de rencontres, émergent parfois des idées permettant de lutter efficacement contre le chômage. Il reste persuadé que si le Maroc réussit à enrayer le chômage endémique des jeunes, le problème du chômage sera résolu dans sa globalité. Seddiki revient aussi sur les programmes mis en place pour améliorer l'employabilité et les efforts déployés par l'Etat pour augmenter le nombre d'inscrits dans les cycles de formation professionnelle. Finances News Hebdo : Que témoigne votre présence à la troisième édition du Forum international des ressources humaines à Tanger (HR Days 2014) ? Abdeslam Seddiki : Ma présence à Tanger conforte le soutien apporté à toutes les initiatrices inhérentes à l'employabilité qui sont prises à travers le Maroc. Je tiens particulièrement à travers votre support, à saluer cette manifestation organisée par l'Association des gestionnaires de ressources humaines (AGEF) qui nous a habitué à tenir des manifestations pertinentes. Ce forum est une réelle plateforme car il permet la rencontre des chercheurs d'emploi et les employeurs en quête de matière grise. Cet événement est d'autant plus important qu'il constitue un espace où circule l'information sur l'offre et la demande d'emploi. Je dois vous rappeler que dans ce domaine l'information est capitale. HR Days est de surcroît une occasion pour mettre en évidence tous les instruments publics et privés pour réduire le chômage dans notre pays. Du reste, la création d'emplois ne se décrète pas car elle dépend de plusieurs facteurs. Mais quand la bonne information sur le marché de l'emploi circule avec transparence, c'est un grand pas vers la solution pour lutter contre le chômage. F.N.H. : Donc, selon vous, cet événement peut jouer un rôle de catalyseur pour l'employabilité au Maroc? A. S. : Je pense très sérieusement que oui car cette manifestation en est à sa troisième édition. Il y a d'autres événements de ce genre dans les autres villes du Royaume organisés par les universités et les associations. Je ne peux que saluer encore une fois ces initiatives et, surtout, être à la disposition des entités qui les organisent. Mon rôle est d'essayer d'apporter des solutions à la problématique du chômage. Ce type de rencontre permet d'être à l'écoute des principaux acteurs. Je ne viens pas à Tanger pour donner des leçons. Comme vous le savez, il serait déraisonnable de rester à Rabat et de penser qu'on a raison sur tout d'autant plus que la question du chômage est complexe. De ce genre de rencontres émergent parfois des idées qui nous permettront d'améliorer nos stratégies de promotion de l'employabilité au Maroc. F.N.H. : HR Days 2014 fait la part belle à l'employabilité des jeunes au Maroc, partagez -vous cette préoccupation? A. S. : Je partage effectivement cette préoccupation. En se penchant sur la problématique du chômage dans notre pays, il est très facile de constater que les premiers touchés sont d'abord les jeunes. A ce titre, je dois vous rappeler deux chiffres édifiants. 80% des chômeurs ont moins de 35 ans et 50% des sans emploi ont moins de 25 ans. Si on parvient à résoudre la problèmatique de l'employabilité des jeunes, le problème du chômage sera résolu au Maroc. F.N.H. : Difficile de parler du chômage des jeunes sans évoquer le sempiternel débat sur l'inadéquation des formations et le monde du travail ? Que vous inspire ce dysfonctionnement? A. S. : Effectivement, c'est un grand chapitre sur lequel nous travaillons au niveau de la stratégie nationale pour l'emploi et au niveau du ministère délégué en charge de la Formation professionnelle. Je dois par ailleurs vous rappeler que l'Etat a fait des efforts considérables pour améliorer les effectifs dans les établissements de formation professionnelle. Pour l'heure, le nombre d'inscrits tourne autour de 500.000, ce qui marque un doublement des effectifs en peu de temps. Cela dit, à l'horizon 2020, notre ambition est de doubler ce chiffre pour atteindre 1 million d'inscrits dans les établissements de formation professionnelle. Sachant que pour améliorer l'employabilité, il est impératif d'intervenir à deux niveaux. A l'amont, comme vous l'avez mentionné, il faut résoudre la problématique de la formation qui est fondamentale pour résoudre le phénomène du chômage. A l'aval, il faut agir au niveau du replâtrage (mise à niveau). A ce titre, il faut saluer le rôle de l'Anapec et celui de l'OFPPT. La mise à niveau permettant de corriger les dysfonctionnements de notre système éducatif est un point cardinal dans le contrat-programme avec les métiers mondiaux du Maroc (MMM). Une partie des métiers mondiaux du Maroc a absorbé depuis 2007 près de 100.000 jeunes en quête d'emploi. Rien que l'usine Renault de Tanger emploie près de 3.000 personnes. A cela s'ajoutent les milliers de postes de travail générés par l'industrie aéronautique avec la récente implantation de l'usine Bombardier au Maroc. L'autre point-phare qu'il y a lieu d'évoquer, est que l'Etat encourage activement les jeunes à créer leur propre entreprise en faisant la promotion de l'auto-emploi.