* Une première évaluation des mesures, décrétées lors des Assises de l'Emploi en 2005, s'est avérée nécessaire. * L'ANAPEC, via son Directeur général Hafid Kamal, semble cette fois convaincue que les objectifs fixés peuvent être atteints. Les Assises de l'Emploi avaient tracé des objectifs ambitieux pour la lutte contre le chômage des jeunes diplômés marocains. Que ce soit au niveau des entreprises, des demandeurs d'emploi ou celui des organes intermédiaires chargés de ce dossier épineux, les mesures décrétées devaient absolument se traduire en actes concrets afin de donner une crédibilité aux discours tenus. Hafid Kamal, Directeur général de l'ANAPEC, estime en effet que «les trois grands axes traités lors des Assises de l'Emploi constituent l'essentiel de l'action menée pour lutter contre le chômage». S'exprimant devant les membres de la Commission Compétitivité de l'Entreprise de la CGEM, le haut responsable de l'ANAPEC a fait savoir que «les mesures tendant à encourager les entreprises à recruter ont démarré en janvier 2006. Jusqu'au mois de mai 2006, a-t-il assuré, 8.700 insertions ont été enregistrées dont 4.300 CPE». Il faut remarquer que les pouvoirs publics appliquent une exonération à hauteur de 2.000 DH, 4.500 DH et 6.000 DH pour tout ce qui concerne l'IGR, la CNSS et la taxe de formation professionnelle pour toute embauche d'un diplômé docteur, ingénieur ou bac + 4. Faut-il rappeler que si les pouvoirs publics se sont acquittés de leur devoir de soutien, l'implication des entreprises reste à démontrer. Car les contrats de première embauche (CPE), qui avoisinent le nombre de 4.300, ne reflètent nullement les besoins exprimés par les jeunes diplômés inscrits à l'ANAPEC et qui se comptent par dizaines de milliers. Hafid Kamal semble être conscient de ce handicap. C'est pourquoi la variable de l'auto-emploi est très valorisée par les responsables marocains qui accordent une attention particulière à l'appui de la TPE ( Très Petite Entreprise). «Un comité de sélection des projets a été mis en place au niveau des Centres Régionaux d'Investissements, a-t-il constaté. Les jeunes porteurs de projets seront accompagnés avant et en post-démarrage de leur entreprise avec un soutien financier qui s'élève à 10.000 DH». A cet effet, le volet d'appui à la création des TPE a déjà bénéficié de l'allègement de l'arsenal juridique relatif à la création de SARL dont le capital de constitution a été réduit à 2.500 DH. Et surtout l'implication des établissements bancaires qui supporteront à 85% la gestion de la garantie de l'accès au crédit. D'autres formules de financement sont envisagées avec, notamment, des crédits sans intérêt en plus de délais de grâce relativement importants. D'un autre point de vue, «la reconversion de la formation et la requalification des diplômés» occupe une place centrale dans l'action actuelle des responsables. Hafid Kamal a mentionné, lors de son exposé, que «l'ANAPEC propose de nouvelles formations plus ciblées et plus adaptées, opérationnelles depuis le mois d'avril 2006». La question de la formation «complémentaire» des jeunes diplômés en quête d'emploi a souvent été à l'origine de blocages énormes, surtout au moment de la recherche d'une première insertion dans le marché du travail. Les efforts entrepris actuellement tendent précisément à ôter ce «prétexte» et donc à maximiser les chances des jeunes diplômés chômeurs en vue de s'adapter aux exigences et à la réalité des entreprises marocaines.