Plus que quelques jours avant que le CDVM ne publie son avis relatif à l'OPR déposée par Africa Levage visant les titres Mediaco Maroc. Au regard des grandes difficultés rencontrées par le spécialiste du levage au Maroc et de sa situation financière, la prime proposée aux minoritaires a de fortes chances d'être décevante. Alors que les observateurs scrutent toujours avec impatience la première introduction de l'année à la Bourse de Casablanca (BVC), c'est bien à un retrait auquel on assiste, avec la décision de Mediaco Maroc de se retirer de la cote. Certes, ce n'est pas la première fois au cours de ces dernières années que des sociétés cotées décident de quitter la BVC (ONA, Sofac, La Marocaine Vie, Branoma...), mais le cas Mediaco est différent des autres. Il défraie la chronique depuis près de 4 ans. Une chute lente et inexorable dont l'épilogue est en train de se jouer depuis que le Conseil déontologique des valeurs mobilières (CDVM) a annoncé que la société Afrique Levage, actionnaire majoritaire de Mediaco Maroc, a déposé le 11 septembre 2014 un projet d'offre publique de retrait (OPR) visant les titres Mediaco Maroc. Cette OPR porte sur les titres Mediaco Maroc non détenus par Afrique Levage, soit un peu plus de 23% du capital. «En conséquence de cette offre, le CDVM a demandé à la Bourse de Casablanca de procéder à la suspension de la cotation des titres Mediaco Maroc à partir du 12 septembre 2014», fait valoir le gendarme de la Bourse dans son avis de dépôt datant du 15 septembre. Il dispose, à compter de cette date, de dix jours ouvrables pour examiner la recevabilité de ce projet. Autant dire que la publication au Bulletin de la cote de l'avis relatif à l'OPR est imminente. Ce n'est pas trop tôt, diront certains. Il faut dire que la valeur Mediaco Maroc n'a jamais pu s'imposer sur le marché boursier depuis son introduction en 2006. Le cours de son action s'est littéralement effondré depuis plusieurs années, passant de 495 dirhams lors de son introduction à seulement 28,2 dirhams aujourd'hui, soit une baisse de près de 98% de sa valeur ! Tout au long de la courte histoire de Mediaco Maroc à la BVC, de nombreux signaux laissaient pourtant présager cette débâcle : incapacité pour le spécialiste marocain du levage et de la manutention de faire face, dès 2010, à ses échéances obligataires, importance des pertes nettes cumulées qui atteignent 200 millions de dirhams, manquements répétés aux obligations de publication, non distribution de dividendes depuis 2006, ou encore fonte des capitaux propres qui représentent désormais moins du quart du capital social. Tout cela sans que le gendarme de la Bourse n'ait eu la main lourde en termes de sanction, se contentant de simples rappels à l'ordre. A quoi s'attendre maintenant ? Ce qui est sûr, c'est qu'en l'état des réserves actuelles de Mediaco Maroc, couplées à ses difficultés financières et à la valeur dérisoire de son action, rien ne laisse présager d'une offre honorable pour les minoritaires, grands floués dans cette histoire rocambolesque. Un épisode peu glorieux dont la BVC se serait bien passée.