L'Université Mohammed VI des Sciences de la santé abrite actuellement quatre établissements : la Faculté de médecine, la Faculté des sciences infirmières et des techniques de santé, l'Ecole supérieure de génie biomédical et l'Ecole supérieure de santé publique et de management des systèmes de Santé. Plus de détails avec Professeur Mohammed El Andaloussi, président de l'Université Mohammed VI des Sciences de la santé. Finances News Hebdo : Quelle sera la place de l'UM6SS dans le paysage de la formation médicale, et comment s'alignera-t-elle par rapport aux universités publiques (complémentarité, concurrence...) ? Mohammed El Andaloussi : L'Université Mohammed VI des Sciences de la santé de Casablanca est née de la volonté de contribuer, aux côtés des autres institutions nationales, à la formation de professionnels qualifiés en sciences de la santé, et ce afin de combler le besoin au Maroc en professionnels de la santé. En effet, l'initiative gouvernementale de 2006 visant à former 3.300 médecins par an à horizon 2020, n'a été mise en oeuvre que partiellement. C'est après mûre réflexion et dans un souci de combler le déficit en personnel de la santé que la décision a été prise de lancer cette université. F.N.H. : Quels sont les critères d'admission pour les futurs étudiants ? M. E. A. : Concernant la Faculté de médecine, les critères d'admission sont exactement les mêmes que ceux appliqués pour l'accès aux facultés publiques. Il y a eu un appel à pré-inscription des bacheliers disposant d'une mention. Ceux-ci ont passé un concours le 6 août 2014 organisé avec les enseignants de l'Académie régionale de Casablanca relevant du ministère de l'Education Nationale comme c'est le cas pour les Facultés publiques. Concernant la Faculté des sciences infirmières et techniques de la santé, les candidats doivent être titulaires d'un baccalauréat scientifique et les sélections se font sur la base d'une étude de dossier et d'un entretien. La procédure est la même pour les candidats à l'Ecole supérieure de génie biomédical. F.N.H. : A combien s'élèvent les frais de scolarité ? M. E. A. : Les frais de scolarité de la Faculté des sciences infirmières et techniques de la santé et ceux de l'Ecole supérieure de génie biomédical s'élèvent à 40.000 DH par an. Pour l'Ecole supérieure de santé publique et de management des systèmes de santé, ces frais de scolarité annuels sont fixés à 60.000 DH. Quant aux frais de scolarité de la Faculté de médecine, ils sont de 130.000 DH par an. Ce montant qui à première vue peut paraître élevé, permet de couvrir les frais de formation de l'étudiant en médecine. Selon une étude menée en 2008, le coût supporté par l'Etat pour la formation d'un étudiant en médecine généraliste se situe entre 87.000 DH et 126.000 DH par an. Par ailleurs, des bourses seront octroyées aux étudiants méritants issus de milieux modestes. L'UM6SS est un établissement à but non lucratif et d'utilité publique. Les frais de scolarité des différentes formations ont été déterminés de sorte à pouvoir assurer la pérennité de l'Université, et non dans un objectif de profitabilité. F.N.H. : Concernant le corps enseignant, les professeurs exercent-ils aussi dans le secteur public ? M. E. A. : Vous n'êtes pas sans savoir qu'enseigner c'est aussi se former. Un enseignant qui professe dans plusieurs institutions est celui qui va acquérir beaucoup d'expérience et enrichir ses compétences. Notre université va demander aussi aux Facultés de médecine étrangères, de science et d'ingénierie leur contribution à notre enseignement. A noter par exemple, qu'en 1962 quand la Faculté de médecine de Rabat a ouvert ses portes il y avait une majorité d'enseignants français, mais il y avait aussi des compétences marocaines aussi bien dans le secteur de la santé publique que dans le secteur privé qui ont assuré cet enseignement pendant plusieurs années. F.N.H. : Quels seront les débouchés de votre formation et quel sera le statut des lauréats ? M. E. A. : Quelle que soit la filière choisie, nous allons utiliser les technologies les plus modernes et encadrer nos étudiants par des professionnels de renom. Nos formations sont reconnues par l'Etat et donneront ainsi accès à tous les débouchés classiques. F.N.H. : Quelles sont les perspectives de développement de l'université ? M. E. A. : L'UM6SS va nouer des relations de partenariat aussi bien avec des institutions nationales qu'internationales dans les domaines de l'enseignement et de la recherche scientifique. Elle va privilégier l'innovation et les spécialités nouvelles, et ce dans un souci de complémentarité avec les établissements publics. F.N.H. : Que répondez-vous aux détracteurs qui affirment que la formation en médecine ne doit pas être privatisée sachant que votre établissement n'est pas privé mais d'utilité publique et à but non lucratif ? M. E. A. : Comme nous le disions auparavant, l'Université Mohammed VI des Sciences de la santé de Casablanca a été créée afin de répondre à un besoin de formation de compétences dans le domaine médical. Le débat n'est pas entre le public et le privé. Il s'agit seulement d'une complémentarité entre les deux types d'institutions.