«La position des Etats-Unis à l'égard du Plan d'autonomie élargie au Sahara demeure inchangée». C'est ce que réaffirme en substance, le texte du communiqué commun publié vendredi à l'issue de la visite de deux jours au Maroc de John Kerry, secrétaire d'Etat américain aux Affaires étrangères. Sans doute, devrait-on souligner que cette déclaration solennelle, attendue et presque prévisible, ne change pas depuis que le gouvernement américain a pris une nette position, aussi claire que l'eau de roche, vis-à-vis du projet mis sur la table du Conseil de sécurité le 11 avril 2007 par le Maroc. A savoir une autonomie élargie qui confère aux populations des provinces du Sud la liberté de constituer leur parlement régional, de conduire leurs propres affaires dans le cadre de la souveraineté marocaine. Il est dit explicitement que «les populations du Sahara peuvent gérer démocratiquement leurs affaires par le biais des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire, exclusifs. Elles ont les ressources financières nécessaires pour développer la région dans tous les domaines et participeront de manière active, dans les domaines économique, social et culturel de la Nation». Ensuite, le 30 avril 2007, le Conseil de sécurité a adopté la résolution 1754 qui constitue un tournant décisif que la communauté internationale, dont notamment les Etats-Unis en premier, a souligné «le sérieux, la crédibilité» et l'opportunité. Le 4 avril dernier, à l'issue de la 2ème session du Dialogue stratégique maroco-américain qui a réuni à Rabat John Kerry et Salaheddine Mezouar, la déclaration conjointe a souligné entre autres, que «Les Etats-Unis affirment clairement que le plan marocain d'autonomie est sérieux, réaliste et crédible et qu'il représente une approche à même de satisfaire les aspirations des populations du Sahara à gérer leurs propres affaires dans la paix et la dignité» ! On peut, en effet, s'en tenir à cette volonté du gouvernement américain, réaffirmée, de soutenir l'initiative du Maroc comme une solution «sérieuse, réaliste et crédible» ! Cela dit, il est nécessaire de rappeler que depuis 2007, non seulement elle est marquée du sceau de la constance, mais les Etats-Unis, notamment sous la présidence du démocrate Barack Obama, se sont refusés à céder aux pressions du gouvernement algérien, comme au lobbying qu'une ONG du nom de «Robert Kennedy» - dirigée par sa fille, Kerry, a cru déployer entre 2012 et 2013 jusqu'au sein du Conseil de sécurité par le biais de l'ancienne représentante, Susan Rice...sympathisante avérée du polisario. Les administrations américaines qui se sont succédé à la Maison blanche depuis le départ de Jimmy Carter en 1981, n'ont pas varié dans leur soutien au Maroc, quand bien même il serait nuancé. Démocrates et républicains se sont passé le mot d'ordre que les intérêts américains en Afrique passent par un partenariat stratégique avec le Royaume du Maroc, considéré comme un «allié des alliés» ! S'il est vrai que les relations avec l'Algérie ne peuvent être remises en question, au regard des intérêts économiques et des enjeux pétroliers, le gouvernement américain demeure en revanche attaché à la pérennité de l'amitié historique qui lie le Maroc et les Etats-Unis. La mémoire américaine, les archives retentissent toujours du poids du Traité signé en 1788 par le Sultan Mohammed Ben Abdallah, dit Mohammed III et le fondateur de la jeune république américaine, George Washington. Dans un tel sillage, le Maroc est aussi le pilier inexpugnable de la vision antiterroriste aux confins du Sahara, dans ce Sahel devenu «zone grise», une sorte de «no man's land» incontrôlable, terreau s'il en est du terrorisme, des mafias d'al-Qaïda, des enlèvements et de plus en plus des ramifications avec un polisario livré aux exactions et aux violations des droits de l'Homme à Tindouf.