La ville ocre abritera, le 23 avril prochain, l'International compétition network (ICN), une rencontre internationale sur la concurrence. Le Maroc est le premier pays arabe et africain à avoir le privilège d'organiser cet événement d'envergure. Le thème central est le secteur public à l'épreuve de la concurrence. Dans une récente rencontre, Abdelali Benamour, président du Conseil de la concurrence a débattu avec la presse des enjeux de la 13ème rencontre internationale qu'abritera la ville ocre entre les 23 et 25 avril prochains. Intitulée International compétition network (ICN), elle revêt un caractère particulier par rapport aux autres rencontres internationales organisées par l'OCDE ou la CNUCED dédiées également à la concurrence. «Elle se considère comme étant l'une des plus importantes organisations internationales sur la concurrence à cause de sa pertinence et de l'importance de son réseau qui regroupe 120 régulateurs répartis à travers le monde», explique A. Benamour. Elle vise par essence la vulgarisation de la culture du marché et de la concurrence ainsi que l'échange d'expériences et de bonnes pratiques en la matière. Durant cet événement, plusieurs thématiques telles que la lutte contre les cartels, les processus d'instruction et d'enquêtes, les concentrations... seront débattues en présence d'experts économiques et juridiques. Le choix du Maroc n'est pas fortuit, mais résulte d'un vote ayant eu lieu à Rio de Janeiro (Brésil) en avril 2012. Il est le premier pays arabe et africain à être au rendez-vous de l'International network compétition à cause de son positionnement mais aussi pour l'encouragement du Maroc aux réalisations accomplies en matière de droit institutionnel. La désignation du pays d'accueil est conditionné par un thème qui devrait être avalisé par les différents membres. Le Maroc a choisi comme thème central : «le secteur public à l'épreuve de la concurrence». Un sujet ayant reçu l'accord de la commission à cause de sa pertinence et de sa complexité : parce que souvent secteur public et concurrence ne font pas bon ménage. Aussi, cette thématique, convient-il de rappeler, évoque la problématique qui concerne l'application des règles de la concurrence aux entreprises publiques étant donné que le Maroc est un pays où le secteur public marchand prédomine. Mohamed Abouelaziz, conseiller juridique au sein du Conseil de la concurrence souligne dans son ouvrage sur le secteur public à l'épreuve de la concurrence : «Il y a lieu de rappeler que si le droit de la concurrence s'applique à toutes les personnes physiques de quelque nature qu'elles soient, à partir du moment où elles s'adonnent à des activités de production, de distribution ou de service, il n'en demeure pas moins que c'est le secteur public économique qui est le plus concerné par les prescriptions de ce droit, et ce compte tenu de ses missions qui portent principalement sur l'exercice d'activités marchandes et commerciales». D'après lui, la problématique de l'application du droit de la concurrence semble prendre plus d'intérêt et d'importance en ce qui concerne le secteur public économique compte tenu des transformations qu'il a connues au cours des dernières années, suite au désengagement progressif de l'Etat, la libéralisation de certains secteurs et de l'abandon de certains monopoles en faveur des règles de la concurrence.