* Le Maroc a beaucoup de potentialités susceptibles de diversifier ses ressources énergétiques, mais le coût des installations reste très élevé. * Au jour d'aujourd'hui, les énergies renouvelables ne présentent qu'un appoint dans la politique énergétique du pays. * Certains grands groupes se sont déjà lancés dans cette aventure. Le Maroc bénéficie d'un ensoleillement important (5Kwh/m2/j), d'une forte exposition aux vents (6.000 MW) et d'un potentiel hydraulique significatif (plus de 200 sites). Depuis quelques années, avec l'aide des acteurs locaux et d'organisations internationales, le Maroc s'est intéressé au secteur des énergies renouvelable pour des enjeux sociaux, environnementaux et surtout économiques. Le Royaume a rapidement pris conscience de sa vulnérabilité en tant que pays dépendant de l'extérieur pour la quasi-totalité de son approvisionnement en énergie. Les tendances énergétiques mondiales n'étant pas rassurantes à long terme, le secteur des énergies renouvelables devrait présenter un appoint de taille dans la politique énergétique nationale. Mais, ces énergies restent très chères et nécessitent des encouragements spécifiques, compte tenu des atouts du Maroc dans ce domaine. Et si les énergies fossiles ne paient pas les coûts sociaux qu'elles engendrent, les énergies renouvelables ne reçoivent pas systématiquement de compensation pour les coûts sociaux qu'elles épargnent au pays. Ces nouvelles sources d'énergie devraient permettre de faire baisser les factures, mais le coût élevé d'installation surtout à court et moyen termes est l'un des principaux facteurs qui découragent aussi bien les particuliers que les entreprises d'investir dans ce domaine. Les prix ne sont pas attractifs et ne réduisent pour ainsi dire rien à la facture énergétique. Ceci étant, la contrainte de la préservation de l'environnement et l'obligation de la généralisation de l'accès à l'énergie de tout le territoire national, encourage le Maroc à aller plus en avant dans sa politique de diversification de ses ressources énergétiques. Le tissu de PME industrielles et de services dans le domaine des énergies renouvelables est dynamisé par ces orientations, et les perspectives de création d'emplois sont de l'ordre de 11.000 d'ici 2010. Les besoins de compétences de ce secteur sont donc biens réels, d'après une étude réalisée par l'Association Internationale pour le Développement Durable et les Energies Renouvelables dans le cadre de la création d'un centre de formation de l'énergie solaire. Le développement des filières d'énergies renouvelables est un secteur fort générateur d'emplois. Dans un recensement effectué, il a été dénombré pas moins de 85 acteurs liés aux énergies renouvelables, dont 43 entreprises, 24 organismes universitaires et de formation, 9 organismes institutionnels et 9 organismes non institutionnels. Les besoins de main-d'uvre qualifiée sont à l'origine de ce projet de centre de formation aux métiers des énergies renouvelables. L'objectif premier est de former des jeunes Marocains sans qualification, afin qu'ils acquièrent un métier tout en soutenant une filière en pleine expansion. Facteur de compétitivité économique ? Le parc éolien de Lafarge à Tétouan est l'une des expériences pionnières en matière de recours à l'énergie éolienne, non pas uniquement au niveau du Maroc mais aussi au niveau mondial. Ce parc, qui s'inscrit dans le cadre du développement durable, permet à l'usine de Tétouan une production de 38 millions de KW/H, soit l'équivalent de 50 % de ses besoins en énergie électrique. De plus, le parc réduit les émissions de gaz à effets de serre de l'équivalent de 30.000 tonnes de CO2/an. Mais ce qu'il faut noter c'est que pour 12 éoliennes de 850 KW/H chacune, le montant de l'investissement « casqué » par Lafarge est de 108 millions de dirhams réalisé en moins d'un an. L'usine de Tétouan est la première cimenterie au monde à disposer de son propre parc éolien. Ce n'est pas faute de moyens, mais Lafarge a dû se contenter de ce nombre assez réduit d'éoliennes car la législation ne permet pas de dépasser un certain un seuil. Une question dès lors se pose, pourquoi ne pas permettre aux entreprises désireuses de se lancer dans l'éolien de construire des parcs à même d'assurer leur indépendance de toute autre forme d'énergie ? Une question sur laquelle il faudrait se pencher pour encourager à investir dans ce secteur.