Par: Fatima Zahra Ouriaghli, Directeur de Publication Quelques chiffres pour planter le décor : à l'instar de toutes les destinations touristiques mondiales, le secteur du tourisme a enregistré, en mars 2021, une baisse de 78% en termes de visiteurs par rapport à la même période de l'année antérieure, avec 430.000 touristes. La tendance baissière des recettes touristiques s'est ainsi accentuée au premier trimestre de cette année, enregistrant un retrait de 69,1%, soit une perte de 11,9 milliards de dirhams. Laminé par la crise sanitaire et économique, le secteur va mal et les opérateurs tirent la gueule. Lueur d'espoir cependant avec la reprise des vols dès le mardi 15 juin. Une bouffée d'oxygène qui ne suffira certainement pas à résorber les pertes enregistrées. Car, avec une ouverture à la carte de l'espace aérien marocain et les restrictions imposées par les pays émetteurs, il ne faudra pas s'attendre à un afflux massif de touristes étrangers. Alors, assurément, il va falloir miser local. Parier sur le tourisme interne pour en faire un levier de croissance du secteur touristique marocain. La conjoncture actuelle force dès lors à changer de fusil d'épaule : courtiser les Marocains du bled avant d'aller faire les yeux doux aux touristes étrangers. C'est le moment de faire preuve d'innovation et d'intelligence dans l'offre touristique. C'est le moment de concocter aux Marocains des offres adaptées à leurs besoins et à leurs bourses. C'est le moment de leur faire découvrir le Maroc profond, riche de sa diversité culturelle. C'est tout simplement le moment de leur faire découvrir «le plus beau pays au monde». Les crises génèrent certes des difficultés, mais elles sont aussi porteuses d'opportunités. En cela, au-delà de créer une marque (Ntla9awfbladna) dédiée à la promotion du tourisme interne auprès des Marocains (locaux et Marocains du monde), le Royaume a surtout l'occasion de mettre en place une stratégie réfléchie et pérenne pour booster le tourisme interne. En ces temps difficiles, nous ne pouvons compter que sur nous-mêmes. En pleine crise, le secteur industriel a su faire preuve d'agilité pour produire masques, équipements sanitaires et autres. Aujourd'hui, il s'agit pour le secteur touristique d'en faire autant pour séduire les Marocains. Les Marocains sont patriotes : à travers un bon rapport qualité/prix, donnons-leur alors l'envie de découvrir leur pays, tout en soutenant nos opérateurs touristiques ! Dès lors, l'exemple doit venir des membres de l'exécutif et des différents responsables : ils doivent passer leurs vacances au Maroc, au lieu de guetter une circulaire qui les y oblige, comme ce fut le cas l'année dernière.