L'apiculture est une filière agricole qui a un caractère très spécial au Maroc. Elle est pratiquement présente dans toutes les régions du pays, dans les plaines comme dans les montagnes, dans l'irrigué comme dans le bour. Elle s'adapte facilement à la diversité du climat entre l'aride, le semi-aride ou le méditerranéen. Il faut dire que c'est une activité intéressante à plusieurs niveaux; du fait qu'elle n'est pas exigeante en matière de foncier, un obstacle majeur pour tous les exploitants marocains. Une centaine de mètres carrés peut regrouper une vingtaine de ruches avec un rendement qui peut dépasser celui de 5 hectares de céréales. Elle peut être pratiquée même dans un terrain accidenté ou peu fertile. Pour s'alimenter, les abeilles parcourent des dizaines de kilomètres. C'est une filière fortement recommandée en matière de développement, surtout dans les régions démunies. Une ruche peut produire entre 10 et 20 kilos par an avec un prix moyen qui dépasse les 250 DH le kilo. Les charges ne sont pas aussi significatives comme dans les autres activités agricoles et exigent moins de ressources. Mais il faut dire que c'est une activité très capricieuse qui est vulnérable aux aléas climatiques et aux maladies. A cet égard, l'éleveur est tenu de suivre certaines précautions pour ne pas perturber la production. Le miel est un produit ancestralement apprécié dans toutes les régions du pays. Il est considéré comme un produit du terroir du fait que chaque zone propose un type déterminé selon la nature de l'espace et des plantes. Contrairement à d'autres activités, les exploitants ne trouvent aucune difficulté pour écouler leurs produits, surtout s'ils présentent un certain niveau de qualité. Les prix, de leur côté, sont peu fluctuants. L'apiculture est considérée comme un élevage qui a ses contraintes, son mode d'exploitation et aussi un savoir-faire. Au Maroc, c'est la forme traditionnelle, ou l'apiculture extensive, qui domine. Elle consiste essentiellement dans la mise en œuvre de techniques simples, rapides, efficaces ne nécessitant qu'un minimum de main-d'œuvre pour chaque colonie, alors que l'apiculture intensive vise des rendements unitaires plus importants, mais exige des interventions fréquentes et relativement compliquées. La diversité territoriale et naturelle du Maroc présente des atouts pour le développement de la filière apicole. Malheureusement, il y a très peu d'agrégateurs d'une dimension soutenue pour conditionner, transformer et valoriser le produit et même le vendre à l'international. L'élevage industriel, pour sa part, fait lui aussi défaut. C'est une activité très pertinente et elle peut jouer un rôle important en matière de lutte contre la pauvreté. Le département de tutelle doit intensifier ses efforts pour vulgariser les nouvelles techniques d'élevage et assurer un encadrement adéquat de la filière. Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir.