C'est la rentrée scolaire. Des millions d'élèves marocains ont repris le chemin de l'école. C'est aussi l'occasion pour dresser le constat d'un secteur qui défraie la chronique. Il est très budgétivore, mais continue de produire des analphabètes et des diplômés chômeurs. La défaillance de l'enseignement public est confirmée. C'était, d'ailleurs, le sujet principal du dernier discours royal. Pourtant, les moyens alloués au secteur sont importants. Certains pays similaires au Maroc ont pu radier l'illettrisme et former des lauréats aptes à relever le défi du développement avec moins de ressources. Les exemples ne manquent pas. On peut citer notamment les Philippines ou le Brésil. Au Maroc, les différentes réformes opérées se sont avérées un fiasco total. Tout le système est à refaire. Il n'est plus question de construire des écoles ni de recruter des enseignants, mais il s'agit d'opter pour un système d'éducation de qualité. Un vaste chantier qui doit commencer dès maintenant. Aussi, est-il question de revoir le programme de formation des enseignants. L'obligation de la formation dans le primaire doit être une réalité. C'est dans le monde rural où la déperdition scolaire est la plus élevée, surtout pour les jeunes filles. Les raisons sont toujours les mêmes : éloignement des écoles du lieu d'habitation des élèves. Les enfants sont obligés de parcourir plusieurs kilomètres chaque jour pour regagner leurs classes avec des risques de tous genres. Les institutions scolaires sont le plus souvent peu ou mal équipées : sans raccordement au réseau de l'eau et de l'électricité et absence des sanitaires. Le personnel est démotivé et le programme d'enseignement est peu respecté L'introduction des incitations sous forme d'aides directes ou de denrées alimentaires ou autre au profit des ménages démunis est un moyen qui a prouvé son efficacité dans certains pays. Mais encore faut-il trouver la méthode adéquate, pour une bonne répartition, sinon ces aides seront détournées de leur destination finale. La motivation doit toucher le personnel du département de l'éducation où l'absentéisme bat son plein. La sensibilisation et la responsabilisation des ressources humaines reste aussi un objectif souhaité. A défaut d'un enseignement public adéquat, il y a l'enseignement privé. Certains parents n'hésitent pas à investir dans leur progéniture peu importe le coût. Mais le privé est-il à la portée de toutes les bourses ? Le pouvoir d'achat des Marocains, pour la majorité, est limité. La concurrence entre les écoles privées a influé sur la qualité des cours, mais a aussi entraîné des surenchères en matière de frais. Encore est-il que l'école privée est quasiment inexistante dans les campagnes. Il faut dire que la scolarité des enfants est toujours une problématique pour les parents d'élèves, que ce soit dans le public ou dans le privé. Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir.