Les autorités algériennes ont annoncé, jeudi, avoir décidé de reconduire de dix jours les mesures de confinement partiel dans 29 wilayas pour lutter contre la flambée de la Covid-19 dans le pays, qui compte 21.351 cas d'infections, dont 1.052 morts. Cette décision intervient "après consultation du comité scientifique et de l'autorité sanitaire et l'évaluation de la situation sanitaire à travers le territoire national, faisant ressortir l'accroissement de la vitesse de propagation de l'épidémie", a précisé un communiqué des services du Premier ministre algérien. Le confinement partiel, de 20h à 5h, est ainsi reconduit dans les 29 wilayas pour lesquelles il était maintenu le 9 juillet dernier. Il a été décidé aussi de reconduire la mesure instituée jeudi et qui consiste à interdire la circulation routière, y compris des véhicules particuliers, de et vers ces 29 wilayas, sauf le transport des personnels et le transport des marchandises. Toujours dans ces wilayas, qui comptent parmi les plus touchées par l'épidémie, la mesure de suspension, durant les week-ends, de l'activité de transport urbain public et privé est également maintenue. Le 29 juin, le gouvernement avait laissé aux walis la prérogative de prendre des décisions en fonction de l'évolution de la situation épidémiologique dans leur wilaya respective. Selon le ministère algérien de la Santé, 585 nouveaux cas de coronavirus ont été recensés ces dernières 24 heures, ce qui constitue un nouveau record, portant à 21.351 le total des cas confirmés depuis le début de l'épidémie dans le pays. D'après Dr Lyes Merabet, président du Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP), les chiffres des contaminations à la Covid-19 annoncés quotidiennement ne reflètent pas "la situation réelle" en Algérie. Cité par TSA, le praticien explique que le bilan journalier ne comptabilise pas les malades qui ont bénéficié d'une PCR et qui est revenue positive. "Par conséquent, si nous avons 500 cas positifs annoncés, il faudrait avoir en tête 1.000 nouveaux cas aujourd'hui et pas 500", ajoute-t-il. Le président du SNPSP affirme que la situation épidémique actuelle est "inquiétante", faisant notamment référence au fait de procéder à l'ouverture de services Covid dans chaque établissement de santé. "Ce n'était pas la bonne solution", tranche-t-il, relevant que par cette démarche, "nous avons non seulement amputé des lits de malades à d'autres services, mais on les a aussi contraints à réduire au minimum leurs activités, en pensant que ce serait pour une ou deux semaines, alors qu'on en est à six mois". "De la même manière, on est en train d'entraver la bonne marche des activités avec des malades en attente d'interventions chirurgicales, ou des malades chroniques qui ont besoin d'être soignés en milieu hospitalier", déplore-t-il. Et d'ajouter qu'"en optant pour l'ouverture de services Covid au sein des établissements hospitaliers, on mélange les circuits de prise en charge. Par conséquent, on ne peut pas éviter la contamination, surtout avec les mêmes personnels". Selon lui, "un personnel qui travaille dans un service pédiatrie n'a pas à se mélanger avec un autre personnel qui travaille dans un service Covid". "Tant qu'on ne s'organise pas de cette manière, on ne peut pas juguler l'épidémie", prévient-il.