◆ Ils trouvent des difficultés pour s'approvisionner en intrants ou écouler leurs produits. ◆ Les restrictions sur les déplacements ont poussé plusieurs commerçants à arrêter leurs activités.
Par C. Jaidani
La décision du ministère de l'Intérieur de fermer les souks hebdomadaires dans le monde rural a impacté sensiblement les exploitants agricoles. Ils ne pouvaient pas écouler leurs produits dans de bonnes conditions et trouvaient beaucoup de difficultés à s'approvisionner en intrants et autres aliments de bétail. Le gouvernement a décidé une ouverture progressive dans la zone I, qui est jugée insuffisante par les fermiers déjà affectés par les effets collatéraux de la sécheresse. «Le mois de juin représente une période importante de la saison agricole. Les souks hebdomadaires connaissent une dynamique très conséquente. De nombreux exploitants écoulent leurs récoltes et se préparent pour la prochaine saison. Nous sommes maintenant dépendants des marchands et autres négociants qui se déplacent dans les lieux de production pour profiter de la fermeture des souks et imposer leurs conditions à la vente et à l'achat», explique Bouchaib Rahmani, président de l'Association Al Baraka des agriculteurs céréaliers de la région de Benslimane. Pour les commerçants, l'activité tourne au ralenti. Ceux qui sont habitués à faire la tournée des souks sont quasiment à l'arrêt. «De nombreux professionnels ont été contraints de changer d'activité pour limiter les pertes en attendant des jours meilleurs. Les restrictions de la mobilité ont réduit sensiblement notre champ d'activité, et la fermeture des souks a été le coup de grâce car, d'habitude, nous profitons de cette période qui précède Aïd Al-Adha pour réaliser de bonnes affaires», souligne Mohamed Al Maskini, négociant en bétail dans la région de Médionua. ■
Faible demande pour les produits avicoles L'aviculture est une filière qui a vu son chiffre d'affaires s'effondrer de près de 40%. Outre la fermeture des snacks et des restaurants, qui commercialisent les produits avicoles, les souks hebdomadaires sont un marché important pour l'écoulement de ces produits, surtout que la viande avicole est appréciée dans le monde rural pour ses prix très compétitifs. La baisse du pouvoir d'achat des paysans, sous l'effet de la sécheresse et de la crise sanitaire, a impacté sensiblement leur demande en produits alimentaires. Une situation qui a engendré un effondrement des prix des produits avicoles. Certains exploitants ont été contraints d'arrêter quasiment leur activité dans l'attente de visibilité.