Youssef Cheikhi, président du Groupement des annonceurs du Maroc De la gouvernance au développement des compétences, en passant par la structuration du secteur, le nouveau président a du pain sur la planche. Youssef Cheikhi, élu le 4 avril à la tête du GAM, nous fait part des priorités de son mandat.
Propos recueillis par Lilia Habboul
Finances News Hebdo : Vous venez d'être élu président du Groupement des annonceurs. Quels sont les ambitions et les axes stratégiques de votre mandat ? Youssef Cheikhi : Le Groupement des annonceurs du Maroc (GAM) est aujourd'hui l'unique représentant des annonceurs au Maroc. Notre ambition est de consolider cette position et de faire du groupement un espace d'échanges et de partage entre les annonceurs, mais aussi avec l'ensemble des acteurs de l'écosystème communication, médias, marketing et digital, ainsi que de favoriser le rayonnement du GAM sur le plan national, continental et international. Voilà pour notre ambition. Pour ce qui est de la vision, nous l'avons pensée autour de six principaux axes que sont la gouvernance, la communication et l'évènementiel, notre contribution à la structuration du secteur, ainsi qu'un axe dédié au développement des compétences et les partenariats.
F.N.H. : Vous avez déclaré lors d'une sortie médiatique que le groupement s'attellera également au développement des compétences par l'affinage de son offre de formation. Que prévoyez-vous à ce niveau-là ? Y. Ch. : Sur la partie développement des compétences, comme vous le savez, nous sommes dans un domaine qui évolue très rapidement. Chaque jour il y a des nouveautés, les technologies évoluent, surtout avec l'avènement et le développement du digital. Nous nous devons donc de suivre tout cela par la formation et la formation continue. En termes de développement des compétences, nous comptons déjà développer notre offre à travers le projet GAM Academy que l'on souhaite lancer pendant ce mandat, mais aussi l'ouverture de plateformes e-learning pour les annonceurs, l'organisation de «Learning Trips» afin de permettre aux équipes de nos membres d'aller s'enquérir de l'expérience internationale dans le domaine, que cela soit en formation, en visite d'entreprise ou en échange à l'international. Le deuxième aspect en matière de développement des compétences est un rapprochement du GAM avec le monde académique. Aujourd'hui, le GAM peut aider à la définition des besoins en compétences sur les métiers qui nous concernent. Nous pouvons aider les universités, les écoles, la formation professionnelle dans la définition des besoins en compétences pour que nous puissions disposer de ces ressources en temps, en qualité et en quantité nécessaires. Par ailleurs, dans le cadre de notre responsabilité sociétale, nous souhaitons participer avec le monde académique, en publication, en intervention, en consacrant un trophée GAM pour le meilleur projet universitaire etc.
F.N.H. : Que prévoyez-vous pour la structuration du secteur ? Y. Ch. : En collaboration avec l'ensemble des parties prenantes dans le secteur, nous souhaitons contribuer à la structuration du secteur notamment à travers des actions phares. Je citerai la mise en œuvre d'un organe de mesure digitale. Aujourd'hui au Maroc, nous ne disposons pas de mesures d'audiences digitales. Nous avons le Ciaumed qui s'occupe de la télévision, le Cirad pour la radio, l'Ojd pour la presse écrite, mais pour le digital, nous avons besoin d'un système de mesure d'audience. Nous souhaitons aussi contribuer, avec l'ensemble des acteurs, à la création d'une instance d'autorégulation de la publicité. Un travail a déjà été fait et nous souhaitons avancer sur ce projet. Finalement, nous allons œuvrer pour encourager plus de synergie entre les instances de mesure d'audience, à l'instar de ce qui se fait dans beaucoup de pays, et dans l'objectif d'avoir des études beaucoup plus globales, et des études cross médias. ◆