Fini les vacances ! La «trêve estivale» est terminée pour le gouvernement. Un retour aux affaires qui ne se fera sûrement pas l'escarcelle vide. La rentrée s'annonce en effet particulièrement difficile pour Benkirane et son équipe, tant les dossiers urgents et chauds sont nombreux. Mais ce qui rendra la tâche encore plus délicate, c'est la conjoncture économique nationale qui est assez défavorable et leur laisse peu de marge de manœuvre pour s'attaquer de front à tous les dossiers sans faire usage de l'arithmétique politicienne. La dégradation continue des indicateurs macroéconomiques (voir page 5), avec en toile de fond un déficit budgétaire qui s'aggrave de plus en plus et des réserves de change qui s'amenuisent de manière très inquiétante, donne suffisamment d'indices pour comprendre que certaines réformes de fond promises pourraient être reportée, où à défaut bricolées. D'ailleurs, les premières indiscrétions relatives au projet de Loi de Finances 2013, le premier qui sera entièrement élaboré par l'équipe Benkirane, sont sans équivoque : il sera sous le signe de la restriction budgétaire, voire de l'austérité. Dès lors, le patronat et autres lobbies, très bruyants lors de cette période d'élaboration du projet de Loi de Finances, doivent commencer à se faire une raison : dans cette conjoncture actuelle où la majorité des indicateurs est au rouge, il ne faut guère s'attendre à des largesses. L'Etat ne le peut pas. C'est dire que certaines promesses électorales seront reléguées aux calendes grecques. Ce sera sans surprise. En attendant, les observateurs et les frondeurs attendent avec impatience le contenu de cette loi de finances. Pour sûr, ça va brailler comme d'habitude ! Avec une particularité cette année : ce sera le projet de loi des «islamistes». Ceux qui sont passés de l'opposition au pouvoir.