La visite de lancien Premier ministre Abderrahmane Youssoufi à Téhéran en janvier 2001, a constitué le point de départ pour le développement des relations bilatérales entre le Maroc et la république islamique dIran. Où en sont aujourdhui ces relations ? Dans une économie globalisée, il est nécessaire pour un pays en voie de développement, tel le Maroc, de diversifier ses partenaires et trouver de nouveaux marchés. Le Royaume a fait ce choix depuis la décennie 90 et a conclu plusieurs accords de coopération économique avec différents pays amis. La visite dAbderrahmane Youssoufi, ancien Premier ministre, en Iran en 2001 a ouvert une nouvelle page dans les relations bilatérales entre les deux pays. Lors de cette visite historique de Youssoufi, cinq accords de coopération avaient été signés et la Commission mixte maroco-iranienne mise en place. Il a été convenu de créer une société mixte chargée de promouvoir les échanges entre les deux pays, ainsi que la constitution dune chambre mixte maroco-iranienne de commerce et dindustrie. Depuis la signature de ces accords, plusieurs ministres et hauts responsables des deux pays ont effectué des visites de travail à Rabat et Téhéran. Malgré la volonté exprimée par ces responsables de hisser les échanges économiques et commerciaux entre les deux pays, la plupart des accords signés nont pas connu de suite dans la réalité. Des échanges limités Les échanges commerciaux se limitent aujourdhui au pétrole et aux phosphates. Ils se chiffrent à quelque 300 millions de dollars. Pourtant, lIran, qui compte 70 millions dhabitants, peut constituer une plate-forme et une base de départ pour la conquête des marchés avoisinants avec leurs 350 millions dhabitants, soit léquivalent du marché européen. Vu sa proximité avec lEurope et limportance des réformes économiques quil a entreprises, le Maroc peut également intéresser les investisseurs iraniens. Quatre ans après la signature des accords commerciaux avec lIran en janvier 2001, le niveau de la coopération économique entre les deux pays reste en-deçà des attentes. Il est à noter que lIran sintéresse à lexpérience marocaine dans le domaine de la douane, de lassurance, des exportations ainsi que dautres secteurs productifs. Aujourdhui, la diplomatie des deux pays doit faire preuve de plus de dynamisme pour activer les relations bilatérales et mettre en pratique les accords signés. La structure de léconomie iranienne Malgré les huit ans de guerre contre lIrak et les sanctions américaines, lIran sefforce de maintenir ses équilibres macroéconomiques. En 2004, la république islamique dIran a enregistré un taux de croissance de 4,9%. Mais, le rythme de la croissance économique paraît insuffisant pour absorber la hausse de la population active et permettre une progression significative du PIB par habitant. Le défi de léconomie iranienne, caractérisée par sa forte dépendance vis-à-vis des exportations pétrolières, réside aujourdhui dans la diversification des productions. Le gouvernement de Khatami a néanmoins réussi à mettre en uvre un certain nombre de réformes : le taux de change a été unifié, le tarif douanier, qui limite les importations, a été progressivement adapté pour passer dun système non-tarifaire au système tarifaire exigé par une éventuelle entrée à terme de lIran au sein de lOMC. Une réforme fiscale a été également introduite en mars 2003. Ainsi, les nouveaux barèmes fiscaux ont été réduits de 54% à 25% pour limpôt sur les bénéfices; ce qui constitue un encouragement important pour les entreprises tant locales quétrangères. Il est à signaler également quune nouvelle loi sur lattraction et la protection de linvestissement étranger en Iran a été adoptée en 2002. Le pétrole constitue la source principale des revenus de ce pays. Il représente 82% des recettes à lexportation et plus de 55% du Budget de lEtat. Le sous-sol iranien recèle 9% des réserves mondiales de pétrole (5ème rang) et 15% des réserves mondiales de gaz (2ème rang). Lagriculture et lindustrie participent à raison de 30% au PIB et le secteur des services y contribue pour près de 50%. Les célèbres tapis persans, les pistaches et le caviar sont les principaux produits exportés par lIran. Les tapis représentent 8% des recettes à lexportation et les pistaches 2,5%. Les perspectives de léconomie iranienne sont bonnes. Le taux de croissance devrait être supérieur à 5% pour lannée en cours. Léconomie persane offre aujourdhui des opportunités daffaires quil faut saisir et le Maroc et lIran ont intérêt à redynamiser leur coopération économique et commerciale.