- La révision du dispositif de logements pour la classe moyenne au centre des discussions - Un mémorandum englobant les préoccupations des membres de la Fédération sera communiqué au ministère - Fassi Fihri réussira-t-il là où Benabdalah a échoué ?
Depuis sa prise de fonction en janvier dernier, Abdeahad Fassi Fihri, ministre de l'aménagement du Territoire national, de l'Urbanisme, de l'Habitat et de la politique de la Ville multiplie les rencontres avec les parties prenantes du secteur. Vendredi 16 février, il recevait au siège du ministère Taoufiq Kamil, président de la Fédération Nationale de la Promotion Immobilière (FNPI), accompagné des membres du bureau de la Fédération. Les discussions ont porté sur les préoccupations de la FNPI quant aux domaines liés à l'immobilier. Il s'agit notamment de l'application des lois afin de mieux accompagner la dynamique du secteur, de l'actualisation et la généralisation des documents d'urbanisme. D'autres problématiques cruciales pour l'avenir du secteur ont été abordées. C'est le cas de la disponibilité du foncier, et surtout de la redynamisation des programmes des logements sociaux, dont il faut rappeler qu'ils arrivent à échéance en 2020. La révision du dispositif de logements pour la classe moyenne en vigueur afin de lui conférer les mêmes avantages que ceux octroyés aux programmes des logements sociaux, autre revendication récurrente des promoteurs, a été discutée selon un communiqué du ministère. La réunion a porté enfin sur la commercialisation des logements à faible valeur immobilière, ainsi que l'intervention pour l'habitat en milieu rural.
Le ministre promet une nouvelle feuille de route
En réponse aux préoccupations des membres de la FNPI, Fassi Fihri a souligné que le ministère est disposé à poursuivre la coopération et la concertation avec les promoteurs immobiliers pour la concrétisation des grands chantiers relatifs à l'immobilier et à la construction. A l'issue de cette réunion, le Ministre a demandé au Président de la FNPI de lui communiquer un mémorandum englobant les préoccupations des membres de la Fédération pour l'élaboration, de manière participative, d'une feuille de route de relance du secteur.
Boussaid se montrera-t-il plus souple ?
Fassi Fihri réussira-t-il là où son prédécesseur Nabil Benabdallah, tout deux d'ailleurs membres du PPS, a échoué ? On se souvient en effet qu'au moment de l'élaboration de la loi de finances 2018, l'ancien ministre de l'Habitat avait proposé un programme de logement à destination de la classe moyenne (400.000 DH), avec les mêmes conditions et les mêmes exonérations que celles mises en place pour le logement social à 250.000 DH. Cette proposition, qui avait convaincu les promoteurs immobiliers, s'est vue opposer un niet catégorique de la part du ministère des Finances (MEF). Mohamed Boussaid, ministre des Finances, expliquait alors qu'il fallait temporiser, le temps de faire un premier bilan du programme de logements sociaux en 2020. «Il faut attendre 2020 pour faire le bilan du programme, voir ce qu'il a permis de faire, qu'est-ce que cela a coûté, et voir s'il n'y a pas d'autres moyens plus pertinents d'arriver aux mêmes résultats, sans pénaliser les rentrées fiscales de l'Etat», argumentait le ministre. Le volontarisme de Fassi Fihri suffira-t-il à faire pencher la balance du côté des promoteurs. Boussaid, qui rechigne a leur accorder davantage de "cadeaux" (la dépense fiscale, tous secteurs confondus, a atteint un total de 33 milliards de DH en 2017, dont près d'un quart pour le seul secteur immobilier), se montrera-t-il moins intransigeant ?