La facture énergétique libellée en devises a atteint, pendant lannée 2004, la somme de 2,6 milliards de dollars, soit une hausse de près de 22% par rapport à lannée précédente. La stratégie pétrolière nationale pour 2005 semble largement dépendre de cette donne, malgré ladoption dun plan ambitieux par le département de Mohamed Boutaleb. Le secteur énergétique va sengager dans de nouvelles voies en 2005. Au sein du département de Mohamed Boutaleb, ministre de lEnergie et des Mines, plusieurs chantiers sont à létude. A commencer par le renforcement des infrastructures pétrolières avec la recherche de nouveaux sites aptes à diversifier les sources dapprovisionnement. Les travaux de modernisation de la raffinerie de Mohammedia, qui coûteront 6 milliards de DH, seront les derniers effectués dans cette ville. Le département de Mohamed Boutaleb est plus que jamais sensible aux questions de la sécurité de lapprovisionnement. À ce titre, le complexe portuaire et industriel de Jorf Lasfar semble offrir le maximum de conditions de sécurité. Prévenir les dangers industriels et environnementaux est devenu une nécessité à lapproche de la libéralisation totale du secteur. Il faut relever, à ce suje,t que la modernisation des mécanismes de raffinage, au même titre que la réduction des émanations néfastes, sont devenues des priorités «quasi-imposées» par les prêteurs internationaux. Vu la congestion du site de Mohammedia, le département de lEnergie et des Mines compte aménager de nouveaux lieux. Une éventuelle modernisation de la société de raffinage de Sidi-Kacem est de plus en plus envisagée. Ceci aidera certainement à améliorer la qualité des produits industriels locaux. La construction de nouveaux dépôts de produits pétroliers raffinés nest pas à écarter, non plus. Diversifier les sources dapprovisionnement Il faut remarquer que la réserve stratégique du Maroc a toujours été un grand souci pour les responsables. Actuellement, elle couvre une période de 90 jours, avait assuré Boutaleb lors de son exposé devant la commission des secteurs productifs de la Chambre des représentants. Il avait en outre indiqué que la stratégie du Maroc tend à diversifier ses sources dapprovisionnement afin de prévenir toute perturbation dans les livraisons du marché national. La période actuelle, caractérisée par une crise pétrolière mondiale qui se prolonge, représente un sérieux test pour le département de Boutaleb. Evoquant à ce sujet les prix des produits pétroliers pratiqués au Maroc, le ministre de lEnergie et des Mines a tenté de calmer les opérateurs et les consommateurs. La Caisse de compensation semble être encore en mesure déponger les factures astronomiques susceptibles de peser sur les consommateurs de produits pétroliers. En effet, malgré la flambée continuelle des cours de ces produits enregistrée depuis linvasion de lIrak, le gouvernement reste décidé à ne pas procéder à dautres augmentations. La hausse qui avait été enregistrée en août 2004 ne devrait pas connaître en principe dautres suites. Rappelons que le prix du gasoil avait subi une hausse de 20 centimes/litre, tandis que le prix de lessence avait augmenté de 30 centimes/litre. LEtat, quant à lui, a débloqué en 2004 près de 3 milliards de DH de subvention aux produits pétroliers. La démarche qualité reste probablement le talon dAchille dans la stratégie énergétique nationale en 2005. Se retranchant derrière la thèse de routine relative à «la faiblesse des moyens», le département de lEnergie semble ne plus avoir droit à lerreur. Cest le ministère et ses structures qui devront donner lexemple en la matière. Il est ainsi prévu que le département de lEnergie et des Mines ne soit plus acculé à la centralisation. Le renforcement de sa présence au niveau régional est devenu une nécessité pour une meilleure gestion de la démarche qualité, un des piliers de toute politique énergétique efficace.