Le rappeur marocain Don Bigg a démarré sa première tournée par un concert privé dimanche dernier à Casablanca. La première partie du concert a été consacrée aux jeunes talents. Hazeb Taoufik, plus connu sous le nom de Don Bigg, nous fait part de ses impressions quant à cette première tournée. -Finances News Hebdo : Vous organisez pour la première fois un concert privé ; parlez-nous de cette première expérience et de la tournée que vous entamez dans les différentes villes du Royaume? -Don Bigg : C'est une première pour moi en tant qu'artiste et pour mon agence en tant qu'organisateur, et aussi pour le monde du rap au Maroc vu que ce sera la première tournée rap dans le pays. Le but est, d'une part, de sortir de la monotonie des spectacles qu'on voit chaque année dans les festivals et, d'autre part, de laisser les gens aimer un concert rap avec de vrais musiciens jeunes et talentueux, de vrais concepts ainsi qu'une vraie scénographie. Casablanca a été une première étape pour ouvrir la porte sur une tournée nationale dans quelques grandes villes du Maroc. Ce qui nous intéresserait également c'est d'aller dans les villes marginalisées et les patelins oubliés. -F.N.H. : Cette tournée se l'imitera-t-elle à l'échelle nationale ou bien prévoyez-vous de l'élargir à l'international? -D. B. : On ne se limite jamais, toutefois on préfère parler de concret pour l'instant. Notre vision est nationale, après le succès de celle-ci, inchallah, on verra pour ce qui est d'aller au-delà de Gibraltar. -F.N.H. : Vous avez introduit un nouveau concept : celui de faire jouer avec vous les nouveaux talents ; quelle est la finalité de cette démarche ? -D. B. : La finalité de cette démarche est de donner à ces jeunes talents la chance de titiller une scène professionnelle face à un public exigeant. De leur tendre la main pour leur dire qu'ils ne sont pas seuls. Je suis passé par là et il y a eu toujours, à un moment donné quelqu'un pour me tendre une perche ; alors je fais de même. -F.N.H. : Vous avez souvent été critiqué par les médias qui désapprouvent le vocabulaire de vos chansons ; pourquoi ce choix et quelle est votre cible ? -D. B. : Mon vocabulaire est marocain, ma cible aussi. -F.N.H. : Quel est le message que vous voulez transmettre à votre public à travers vos chansons ? -D. B. : Chacune de mes chansons a un message bien défini. Pour tout résumer, mes titres sont inspirés de la réalité marocaine, sans aucun tabou ni limite dans la mesure où ce n'est ni gratuit ni malsain. -F.N.H. : Vous avez beaucoup critiqué le Mouvement du 20 février, en particulier avec votre chanson «Mabghitch» ; est-ce qu'aujourd'hui, avec les changements qu'a connus le Maroc, en partie grâce à ce Mouvement, votre jugement a évolué? -D. B. : Les changements au Maroc ont été opérés depuis bientôt 11 ans. Donc, croire qu'un changement est là depuis le 20 février, c'est être naïf. -F.N.H. : Est-ce que vos rapports avec le Mouvement se sont améliorés, sachant que ce dernier est constitué en majorité de jeunes ? -D. B. : Je n'ai aucun souci avec le Mouvement du 20 février en particulier, mais avec une certaine minorité qui ne me représente pas en tant que citoyen marocain. -F.N.H. : Quels sont les projets de Don Bigg pour les années à venir ? -D. B. : Pour l'instant, je me concentre sur la tournée, par la suite on verra. Je n'aime pas trop m'éparpiller.