Une coentreprise détenue à 50% par Alstom et Nexans sera mise en place d'ici à la fin de l'année. Le TGV et le tramway de Casablanca seront équipés de produits locaux. Dans le cadre du pacte national pour l'émergence industrielle, les groupes Alstom et Nexans s'unissent dans les domaines de l'électrique et l'électronique. Récemment, sous la présidence des ministres de l'Industrie, du Commerce et des Nouvelles Technologies, d'une part, et de l'Equipement et des Transports d'autre part, un protocole d'accord a été signé à cet effet. Il vise la création d'une société qui sera détenue à parts égales entre Alstom et Nexans. Cette entité se spécialisera dans l'industrialisation des faisceaux, des câbles et des armoires ferroviaires destinés essentiellement à équiper le tramway de Casablanca et le TGV. Le reste sera réservé à l'export. Fini l'ère de l'importation des produits dont la vocation est de fournir nos moyens de transport ferroviaire. Frédéric Vincent, PDG du groupe Nexans et président de la filiale au Maroc, justifie le choix du Royaume par la présence historique du groupe dans le pays et par la volonté d'accompagner l'ambition de ce dernier de développer une politique industrielle prometteuse. A noter que le groupe Nexans génère un chiffre d'affaires de 6 Mds d'euros et compte 24.000 collaborateurs. Trois grands métiers se distinguent : l'infrastructure, qui constitue le cœur de métier du groupe et qui s'accapare 45% de son l'activité, l'industrie essentiellement aéronautique qui assure 20% et celle des bâtiments qui représente 25% du chiffre d'affaires global. Ce projet permettra non seulement une parfaite intégration dans le tissu industriel et économique, en développant une véritable filière industrielle nationale, mais aussi de s'approvisionner auprès d'investisseurs locaux. L'objectif d'Alstom Transport est d'offrir des solutions innovantes et compétitives et de renforcer les liens industriels et stratégiques avec Nexans. Le directeur d'Alstom Maroc a déclaré avoir d'autres projets pour le pays, tels le développement des contrats de maintenance et l'investissement dans les énergies nouvelles. D'un point de vue concret, cette société, dont la création sera effective d'ici à septembre 2011, compte démarrer son activité à la fin de cette année en vue d'effectuer les premières livraisons début 2012. Néanmoins, le lieu n'est pas encore déterminé et, dans ce sens, Frédéric Vincent a indiqué à Finances News que «notre priorité serait de mettre en œuvre ce projet, d'entamer son exécution et de faire en sorte de commencer à produire les premiers câbles en janvier 2012». En terme d'indicateurs financiers, le site de production devrait générer un chiffre d'affaires de 314,5 MDH en 2015 et 685 MDH en 2018, soit plus du double après trois années d'activité. Pour les ressources humaines, le ministre des Transports assure que cette composante est prise en compte parallèlement aux autres. Son ambition est de créer une institution de formation en partenariat avec la SNCF et Alstom qui formera des ingénieurs qualifiés. L'effectif qui sera formé et recruté au Maroc devrait évoluer de 400 personnes en 2015, à 650 en 2018.