Le secteur tertiaire continue sa percée en matière de création d'emplois. Gros employeur, le secteur des services a enregistré 5,1% comme taux de croissance de l'emploi (en moyenne annuelle) durant la période 1983 et 2002 contre 3,2% pour l'agriculture et 1,8% pour le secteur secondaire. Mais cela n'empêche que sur le plan qualitatif, la contribution du tertiaire demeure sujette à plusieurs améliorations. Le taux de chômage au Maroc demeure toujours élevé et oscille aux alentours de 12,5% mais cela n'empêche que la contribution dans la création de l'emploi varie d'un secteur à l'autre. Les dernières statistiques sur l'emploi au Maroc dénotent que l'évolution de l'emploi dans le secteur tertiaire a été trois fois plus rapide que celle du secteur secondaire, et plus d'une fois et demie que celle de l'agriculture. Ainsi, il a été constaté que les services ont joué, entre 1983 et 2002, le rôle de locomotive en matière d'emploi: le taux de croissance de ce compartiment par rapport aux autres est encore plus significatif : 5,1% comme taux de croissance (en moyenne annuelle) durant la même période (1983 et 2002) contre 3,2 pour l'agriculture et 1,8% pour le secteur secondaire. Toutefois sur le plan qualitatif, les résultats réalisés dans le domaine du tertiaire ne sont pas importants : un léger recul du taux de féminisation et une stagnation des niveaux de salaires. Par ailleurs, si la croissance de l'emploi dans les services est au rendez-vous à l'échelle nationale, la tendance est encore plus marquée au niveau international. Ainsi si l'on compare le Maroc avec d'autres pays tels que le Portugal, la Grèce, la Turquie et l'Égypte, on remarque que ce dernier enregistre le plus bas taux de progression de la productivité apparente réelle du travail (-3,7%). Comme explication aux faibles gains de productivité du secteur tertiaire marocain, les analystes de la DPEG avancent la faible ouverture du secteur à la concurrence internationale, une utilisation limitée des nouvelles technologies de l'information ou encore le manque de qualification de la main-d'uvre. Toujours est-il que ces faibles gains de productivité se traduisent à long terme par une érosion de la compétitivité. "La mise à niveau de ce secteur est donc urgente et nécessaire" recommande les auteurs d'un rapport de la DPEG sur l'emploi. Quid de la contribution du tertiaire dans le PIB ? Sur la période 1983-2002, les services ont enregistré une croissance annuelle de leur valeur ajoutée de 3,5%. Soit le même taux de croissance que celui de l'économie dans son ensemble. Ce sont les services de transport et communications qui ont enregistré la croissance la plus rapide avec un taux de 5,2%. Durant 1995-2002, le tertiaire a néanmoins connu un essoufflement notable. Son taux de croissance est descendu à 2,8%, après avoir atteint 4% durant la décennie 1983-1994. Cette régression s'explique par la fréquence des sécheresses. Par ailleurs, la croissance du tertiaire au même rythme que l'ensemble de l'économie explique la stagnation de la part des services dans le PIB. De 31% du PIB en 1982, le secteur tertiaire a à peine gagné 0,8 point pour se situer à 31,8% en 2000. L'agriculture et le secteur secondaire enregistrent, quant à eux, des progressions rapides, même si elles restent en deçà des performances réalisées par les services. A cet effet et afin de permettre au secteur du tertiaire de jouer un rôle structurant en matière d'économie en général et d'emploi en particulier, il est à recommander l'assouplissement de la réglementation du marché du travail et le développement de l'utilisation des NTIC en vue d'accroître la productivité et l'emploi dans le secteur des services qui passe par l'amélioration des moyens de financement mis à la disposition des PME-PMI. L'accès aux marchés des capitaux et la création d'une structure performante de capital-risque figurent également en bonne place. La recherche et développement dans le domaine des NTIC s'avère aussi impérative dans un contexte pareil. Pour ce qui est de l'utilisation des nouvelles technologies, force est de constater qu'elle n'est pas très développée au Maroc. « Le Maroc ne compte pas plus de 50.000 abonnés, entreprises et ménages confondus », est-il indiqué dans un rapport de la Banque Mondiale sur les pays émergents. Auprès des entreprises, l'internet n'est pas aussi présent que sous d'autres cieux : 10 à 15% seulement y avaient accès en 2003 et 5% seulement d'entre elles dispose d'un site internet. Concernant le commerce en ligne, il constitue toujours le maillon faible de la chaîne. Car, en vue de payer en ligne, il faut d'abord disposer d'une carte bancaire. Or, seulement 1 million de cartes bancaires étaient en circulation en 2002. Outre les NTIC, les analystes de la DPEG mettent en valeur l'effet d'entraînement de l'investissement public sur le privé. « L'Etat a aussi mené une politique destinée à augmenter les dépenses des secteurs les plus créateurs d'emplois », est-il précisé. Au Les programmes de formation-insertion constituent une autre action de l'Etat dans le domaine de l'emploi. La prise en charge par l'Etat de la formation de 18 mois du stagiaire ainsi que le versement de son indemnité mensuelle s'inscrit dans ce sens. L'auto-emploi n'est pas en reste. « L'Etat a mis en place un programme de prêt financé conjointement par l'Etat et un organisme bancaire », est-il noté. Ce système se décline, suivant le niveau de formation de l'intéressé, en plusieurs catégories : crédit jeunes promoteurs, crédits jeunes entrepreneurs et programme auto-emploi. Une chose est sûre: la réussite de l'emploi dans les secteurs tous azimuts réside dans la capacité des opérateurs à accompagner les besoins en compétences des entreprises. Il en résulte alors la capacité à insérer les demandeurs d'emploi jeunes ou adultes à assurer la promotion sociale des travailleurs par l'élévation de leurs qualifications. Au Maroc le partenariat entre institutions privées et publiques notamment à travers l'OFPPT est une réalité. Ce partenariat devra encore se développer dans de nouveaux créneaux et dépasser le cadre de la capitale économique pour élever le niveau de l'emploi.