Pour évaluer le processus en cours de la mise à niveau au Maroc, la Chambre Française de Commerce et d'Industrie du Maroc (CFCIM) a invité, le jeudi 16 janvier, Abderrazak El Mossadeq, ministre délégué auprès du Premier ministre chargé des Affaires économiques et générales et de la Mise à niveau de l'économie. Thème de la rencontre : « La mise à niveau et compétitivité de l'économie nationale : acquis et perspectives ». Même si le débat s'est axé plus sur les problèmes d'ordre économique et administratif qui freinent le développement de la PME en particulier et l'économie nationale en général, il faut admettre que le politique et le culturel restent deux principales raisons derrière les maux dont souffre l'économie marocaine. On cite, entre autres, la défaillance de notre système judiciaire, la corruption et la bureaucratie. Pour revenir à notre ministre El Mossadeq, il a été, lors de son exposé, très pragmatique. « La mise à niveau se vend bien, mais il reste beaucoup de choses à faire », a-t-il laissé entendre. On est passé du stade de la sensibilisation, qui vise à vulgariser le concept « mise à niveau », à un stade plus pratique où on cherche les mécanismes de réussite de ce processus vital. « L'intérêt aujourd'hui est de s'adapter à l'évolution du marché, suivre les progrès techniques et améliorer la qualité », souligne-t-il. Côté acquis, le ministre de la Mise à niveau a énuméré les différentes réalisations visant à faire avancer le processus. Première acquis de taille : l'accompagnement technique de l'entreprise, avec notamment la création de l'Agence nationale de la PME (ANPME). Ensuite, la création des Centres régionaux d'investissement (CRI) et la réhabilitation des zones industrielles. Concernant le volet formation et ressources humaines, l'OFPPT est impliqué dans le processus via les contrats spéciaux de formation. L'aspect financier Sur cet aspect, on touche à deux problèmes majeurs : le financement et la fiscalité. Sur le plan financier, et selon El Mossadeq, un fonds d'aide et d'appui a été mis en place et un comité de financement instauré qui regroupe le GPBM, l'ANPME et la Fédération des PME. Autre mesure, la généralisation des lignes de crédits à toutes les banques, y compris celles étrangères avec des taux intéressants ; hormis le Fortex (crédits réservés au secteur textile), Renovotel (tourisme), le Foman, Fonds d'aide pour la mise à niveau lancé en juillet 2003, et qui cible tous les secteurs d'activité. Malgré toutes ces mesures, la relation PME-banque n'est pas au beau fixe. Pour l'entrepreneur, la banque demande trop de garanties. Pis encore, l'information n'est pas fluide entre l'entreprise et la PME. Au niveau de la fiscalité, les réalisations sont encourageantes. Selon El Mossadeq, il y a eu une refonte de droit d'enregistrement, une réduction de la TIC pour le fuel et le charbon de 50%, et une réduction sur les droits d'importation et d'équipement de 10%. Quant à l'IGR, il est en stand-by. Les opérateurs plaident pour un IGR à 41% au lieu de 44%. D'autres sous-thèmes ont été soulevés, à savoir la réforme de l'Administration, les marchés publics et le projet « e-gouvernement ». El Mossadeq est confiant quant au déroulement des réformes. Le débat animé par le ministre des Affaires économiques et générales à la Chambre Française du Commerce était une occasion pour dresser le bilan de son département ; bilan qu'il estime satisfaisant. Les opérateurs et les industriels, qui ont assisté à la rencontre, ont exprimé des craintes quant à la réussite du processus de mise à niveau, même si le travail effectué jusqu'à présent peut pousser à l'optimisme.