Les trois axes du potentiel humain sont les quotients intellectuels, corporels et émotionnels. Il faut être cohérent avec l'ensemble des données de l'entreprise. Le leadership marocain est en crise. En effet, face aux changements que connaît le Maroc, dus principalement à l'impact de la mondialisation socioéconomique et culturelle, mais aussi face à la complexité de l'environnement marocain, le leader se retrouve confronté à plusieurs situations complexes. Ceci est d'autant vrai que la majorité des managers, généralement habituée à une vie modeste et presque ascétique, préfère la tranquillité d'esprit à tout challenge exigeant d'eux une prise de risque entrepreneuriale leur permettant de faire face aux défis de ce siècle. Certains se résignent même à subir les conséquences du changement sans rechigner, en attendant un miracle qui viendrait les délivrer du joug de la globalisation qui n'épargne aucun aspect de la vie quotidienne. C'est dans cet esprit et afin de donner un aperçu sur les qualités et les défis auxquels est confronté un leader que l'ESCA a organisé une conférence sous le thème «Renforcer son leadership de manager stratège face à la complexité». Une rencontre à laquelle ont participé plusieurs cadres, dirigeants d'entreprise et conférenciers nationaux et internationaux, professionnels et experts en management et leadership. D'ailleurs, selon Rachid Wahabi, professeur en management, «un leader est une personne qui sait attirer autour d'elle les collaborateurs et les fédérer pour atteindre l'objectif fixé par l'entreprise»; le leadership étant un élément important de la stratégie de l'entreprise pour avoir une meilleure rentabilité et faire évoluer la société. Quant à Saâd Bennani, Directeur général délégué de Somathes, il a mis plutôt l'accent sur les types de leadership existant, expliquant qu'il «existe plusieurs types de leadership, notamment individuel, de groupe, de droit et de fait». Ce qui a permis à Alain Goudsmet, Directeur de l'European Institute of Health and Performance, de rebondir sur la question de l'énergie, condition sine qua non pour être un bon leader. Il a, à cet effet, expliqué que «les trois axes du potentiel humain sont les quotients intellectuels, corporels et émotionnels». Ces trois axes sont essentiels pour le bon équilibre de la personne qui, sous haute pression, craque à cause de l'axe le plus défaillant. «Vous ne valez que ce que vaut votre batterie la plus faible», conclut-il à cet effet. Pour sa part, Larbi Belarbi, président de la Fédération de l'automobile, a insisté sur le fait que «le monde se divise entre ceux qui font les choses et ceux qui s'en partagent le mérite». Et pour cause, l'entreprise marocaine a pour particularité d'évoluer au sein d'un environnement social différent, avec des croyances fortes et diverses. La solution est donc d'évoluer et d'atteindre par conséquent un leadership authentique, afin de créer une culture commune. Pour Saâd Bennani, «il faut développer les croyances et les valeurs dynamisantes, être cohérent avec l'ensemble des données de l'entreprise et établir un climat de confiance». C'est dire, en définitive, que le leadership est un élément important dans la stratégie de l'entreprise. Et avoir un objectif précis, mettre en place des règles et les respecter et gagner la confiance du groupe, sont tout autant nécessaires.