«L'urgence de l'éthique», objet d'un dîner-débat à Casablanca. Invité par le Rotary Club Casablanca Nord, Emmanuel Toniutti, l'auteur du livre, a répondu aux questions relatives à l'éthique en entreprise. Le Rotary Club Casablanca-Nord, en partenariat avec les autres clubs de la ville, a organisé une passionnante discussion autour du livre «L'Urgence éthique, une autre vision pour le monde des affaires». À l'instar de la forme de rédaction de ce livre, paru chez JePublie, le débat s'est également déroulé sous forme d'entretien entre Alain Mainguy et Emmanuel Toniutti. Ce dernier, auteur du livre, à travers ces questions, apporte une réponse à certaines interrogations que peuvent soulever les chefs d'entreprise à propos de cette question universelle et tellement compliquée qu'est l'éthique. Cet entretien avec Alain Mainguy (Directeur du Centre de perfectionnement aux affaires) se veut donc un dialogue ouvert sur le monde de l'entreprise, sur les cultures et sur la manière dont nous, dirigeants, nous pouvons concilier l'esprit humaniste et la performance, en être les «influenceurs», voire les vecteurs de sens pour donner à voir une autre vision pour le monde des affaires. Le premier exercice de Toniutti est de clarifier la notion d'éthique par rapport à celle de valeur morale ou la vertu. En effet, on confond souvent les deux, or, l'éthique est tout sauf naturelle. L'auteur est également aux origines lointaines de l'éthique dans la philosophie grecque mais également en Amérique, dans l'église protestante plus particulièrement. Mais, l'approche de l'éthique diffère. Dans le cas de l'Eglise protestante, l'important est l'individu lui-même. Donc, il doit veiller à son intérêt. Or, cette approche change quand on va vers la Méditerranée par exemple où la société et son intérêt priment sur l'individu. En entreprise, l'éthique dépend de la conscience du chef qui doit fédérer autour de lui ses salariés, l'éthique étant un facteur de cohésion au sein d'une structure. Pour expliquer d'où émane l'urgence de revenir vers l'éthique, Emmanuel Toniutti évoque la vague déferlante des grands scandales financiers auxquels nous assistons depuis ce début de XXIème siècle. Or, on n'en serait pas arrivé là si des valeurs comme l'intégrité, la confiance et l'équité étaient observées partout. D'où l'urgence d'un retour vers une éthique des affaires régie par des codes d'éthique ou codes de conduite qui définissent la manière dont l'entreprise doit se comporter dans ses relations avec les parties prenantes: salariés, clients, fournisseurs, collectivités… Cela commence par une formalisation du socle de la culture d'entreprise: vision, mission, valeurs et comportements clés. Mais rien ne sert de les mettre en place sans qu'il y ait une appropriation de ces valeurs !