Avec les 1.800 km d'autoroutes à gérer à horizon 2015, ADM planche sur la mise en place d'un nouveau système d'exploitation. Les tarifs de péage se situent en moyenne au Maroc entre 0,3 et 0,4 DH/km selon les sections. Trois grandes phases ont marqué les 20 années d'activité d'ADM. Son expérience commence à être connue et reconnue dans le monde, et pourtant celle qu'on croyait être une dame n'a que 20 ans. Autoroutes du Maroc, ou ADM pour les initiés, est passée par de grandes étapes avant de devenir ce qu'elle est aujourd'hui. On est bien loin de cette première phase de genèse marquée par une forte présence de l'Etat. En effet, les premiers cahiers des charges étaient élaborés par la Direction des routes. La deuxième phase dans la vie de ADM démarre vers la fin des années 90. La société commence alors à s'individualiser dans sa pratique et de sortir peu à peu du giron de l'Etat. Il fallait donc bâtir une jurisprudence de la personnalité de cette concession. En effet, l'Etat délègue la construction des autoroutes tout en gardant un pied à l'intérieur de la structure. ADM prend ses marques et poursuit son travail et la réalisation de grandes infrastructures grâce au soutien financier du Fonds Hassan II et la garantie de l'Etat par rapport à l'obligataire. À partir de 2000, la priorité est donnée à la construction des autoroutes. Les travaux s'accélèrent et le périmètre d'ADM ne cesse de s'élargir ainsi que son patrimoine. Ce petit rappel historique fait, il est important de signaler que la société, après 20 ans d'existence dûment célébrés, amorce un nouveau virage. En effet, l'extension du réseau qui comptera 1.800 Km à l'horizon 2015, a poussé ADM à entreprendre un programme ambitieux et multiforme de mise en place d'outils de gestion évolués dans le cadre du développement d'un Système de Gestion de l'Entretien de son patrimoine (SGE). Les objectifs d'ADM, en se dotant d'un tel système, sont de référencer et d'archiver toutes les données relatives à l'infrastructure autoroutière, de connaître l'état de ce patrimoine via des auscultations et inspections des différents éléments d'ouvrages, chacun selon sa spécificité. Et par la suite, de définir une politique d'entretien cohérente, basée sur des indicateurs et des seuils pertinents, permettant de connaître avec précision les niveaux de service du réseau. Mais l'un des chantiers-phares est celui de la mise en place d'un nouveau système d'exploitation. Un projet sur lequel ADM planche ainsi que l'Etat. Mais pareilles mesures, même si elles sont prises, prennent du temps pour être entérinées. Un autre projet structurant sera réalisé en parallèle : il s'agit de l'auscultation de tout le réseau visant à établir un état de référence de l'infrastructure. Au préalable, un Système d'Information Géographique (SIG) sera mis en place comme outil le plus adapté pour disposer d'une base d'informations descriptives et patrimoniales du réseau autoroutier, composante centrale et stratégique du futur Système d'Information des Autoroutes du Maroc. Tarifs, la grande inconnue Le péage est l'une des questions qui sont récurrentes quand on parle d'ADM. En effet, certains usagers pensent que les tarifs de péage de l'autoroute au Maroc sont élevés. Mais, à en croire une source fiable, ces tarifs sont bien plus bas que ceux pratiqués dans d'autres pays. A titre d'exemple, les tarifs kilométriques pour les véhicules légers sont près de trois fois moins chers au Maroc qu'en Espagne et en France et près de deux fois moins chers qu'au Portugal et en Italie. Par ailleurs, au Maroc, les camions ne payent que 50% de plus que les véhicules légers alors que dans la plupart des pays, les poids lourds payent de 2 à 5 fois plus que les véhicules légers. Les tarifs de péage se situent en moyenne au Maroc entre 0,3 et 0,4 Dh / km, selon les sections. Conformément à l'article 24 du cahier des charges de concession des autoroutes, le prix est défini par itinéraire autoroutier. Les grilles sont proposées par le concessionnaire et approuvées par le concédant. C'est ainsi qu'avant la mise en service d'une section autoroutière, une étude sur la tarification est menée par ADM pour évaluer les avantages procurés par la section d'autoroute en question par rapport aux itinéraires alternatifs et aboutir ainsi à la détermination du tarif adéquat à appliquer sur cette section. Et il est opportun de signaler que le montage financier du programme autoroutier concédé à ADM, prévoit une révision régulière des tarifs de péage en fonction de plusieurs paramètres, principalement l'inflation. En 20 ans d'existence d'ADM, trois révisions tarifaires ont été effectuées. À ne pas confondre avec la hausse de la TVA de 7 à 10 % en 2009. Les études de tarification menées par ADM placent les élasticités péage/trafic en dessous de 1; ce qui en d'autres termes signifie que les taux pratiqués sont en deçà du coût économique perceptible par les usagers et que les avantages procurés par l'autoroute sont supérieurs comparés aux montants de péage appliqués. En effet, le trafic autoroutier s'inscrit sur un chemin de forte croissance depuis plusieurs années. Au cours de l'année 2009, la circulation sur autoroutes a augmenté de 10,9% par rapport à l'année 2008, dépassant 11 millions de véhicules par jour. L'investissement sur le programme autoroutier est lourd et avoisine les 53 milliards de dirhams, trop lourd aussi pour être amorti dans des délais raisonnables ; la période de concession a ainsi été allongée à 50 ans. À long terme, ce sont les recettes de péage qui sont destinées à assurer l'équilibre des concessions. À court terme, les recettes d'exploitation des autoroutes ne couvrent même pas les intérêts des emprunts.