Une production moyenne de 67 milliards de dirhams durant la période 2002-2008. L'Union européenne, principal débouché à l'export. L'industrie agroalimentaire (IAA) représente la deuxième branche industrielle du pays avec près de 30% de la production industrielle totale (juste après celle de la chimie avec 40%), ce qui lui confère une place stratégique dans l'économie nationale. Par ailleurs, «16 à 17% de la production de cette branche sont exportés annuellement», note la DEPF (Directions des études et des prévisions financières) dans sa dernière étude consacrée au secteur. Le secteur compte 1.981 entreprises (moyenne de la période 2002-2008), représentant 25% du total des établissements industriels constitués principalement de PMI à hauteur de 95%. Il emploie en moyenne plus de 104.000 personnes, dont près de 76% sont permanentes. «L'emploi permanent des femmes représente près de 36% de l'effectif global», souligne l'étude. Par ailleurs, la production du secteur a atteint en moyenne 67 milliards de dirhams durant la période 2002-2008, dont près de 13,6 milliards de dirhams destinés à l'export, pour une valeur ajoutée moyenne de 22 milliards de dirhams. Quant à l'investissement total, il a été de 3,2 milliards de dirhams en moyenne sur la même période. Pour l'exercice 2009, les exportations ont atteint 16,6 milliards de dirhams. «Par marché, l'Union européenne constitue le principal débouché à l'export pour le secteur agro-industriel national. En effet, ce marché a absorbé 78% des exportations totales, en volume, en produits végétaux transformés, et ce pour la période 1998-2003. Toutefois, cette part des exportations a diminué durant la période 2003-2008 pour atteindre 74,4% des exportations totales en volume. Cette baisse s'est poursuivie en 2009 avec une part ne dépassant pas 72%», précise l'étude. Par pays, la France détient la plus grande part des exportations marocaines en produits végétaux transformés (en volume), soit 39% durant la période 1998-2003, suivie de l'Espagne (13,8%), des Etats-Unis (8,6%), de l'Italie (8%), de la Belgique (6,4%), de l'Allemagne (4,4%) et de la Hollande (2,8%). Durant la période 2003-2008, ces parts ont diminué respectivement à 3,8% pour l'Allemagne et 27,2% pour la France, tout en enregistrant une augmentation pour l'Espagne (20%) et une légère augmentation pour les Etats-Unis (9,2%), l'Italie (8,9%) et la Belgique (7,9%). Ainsi, si ce secteur présente des capacités de développement énormes vu les potentialités agricoles et agro-industrielles du pays, il reste toutefois, dans son ensemble, caractérisé par un système productif fragile et structurellement faible, notamment au niveau des exportations. «L'analyse de l'évolution des principaux indicateurs économiques relatifs à la dernière décennie révèle que l'activité de la filière des fruits et légumes transformés a été marquée par un ralentissement et un manque de dynamisme, qui s'explique plus par les insuffisances de l'approvisionnement en matière première agricole que par un manque de dynamisme de la demande», relèvent, à cet effet, les experts de la DEPF. Lesquels préconisent, pour tirer davantage profit des opportunités offertes par le secteur de l'agroalimentaire, un ensemble de mesures complémentaires, dont notamment l'amélioration des conditions d'accès aux marchés, le renforcement des productions agricoles transformées destinées à l'export, l'accélération de la réforme du régime foncier ou encore la poursuite de l'identification d'autres agrégateurs potentiels dans le domaine de l'agro-industrie. Des mesures qui pourraient venir en complément des dispositions déjà prises par les autorités afin de renforcer le développement du secteur. Il s'agit notamment de la mise en place du Plan Maroc Vert (PMV), l'intégration du secteur dans la stratégie industrielle du pays qui vise à couvrir les risques encourus et à développer sa promotion en ciblant 17 marchés étrangers et, enfin, l'engagement de mesures dans le cadre du Pacte pour l'Emergence Industrielle.