Plus qu'une dizaine de jours et le rideau sera levé sur la 7ème édition du cheval placé, cette année, sous le thème « le tourisme équestre au Maroc ». En prévision de cet événement incontournabledes cavaliers et des passionnés de l'univers équestre, qui a pour objectif d'élever le Maroc au rang des grandes nations de l'élevage de chevaux et de l'équitation, le ministre de l'agriculture et de la pêche maritime, Aziz Akhannouch, a visité, jeudi dernier, en compagnie du commissaire du salon, El Habib Marzak, du directeur de la Sorec, Omar Skalli, et du gouverneur de la province, Mouâd Jamî, l'hippodrome Princesse Lalla Malika qui abritera l'événement afin de s'enquérir de l'état d'avancement des préparatifs. Lors de cette visite, les responsables ont enregistré leur pleine satisfaction quant aux travaux effectués malgré les contraintes des vacances de l'Aïd El Adha. A cet effet, aussi bien le ministre que le commissaire du salon se sont réjoui de l'état des travaux réalisés, du rythme et de la perfection avec lesquels ils se déroulent. Ainsi, la ville d'El Jadida abritera, pour la septième fois consécutive, ce grand rendez- vous, du 21 au 26 de ce mois d'octobre à l'hippodrome Lalla Malika pour rendre un vibrant hommage à ce noble animal qui est le cheval. On ne peut oublier que l'Histoire de notre planète a été écrite à cheval...Peut-on imaginer un seul instant la destinée d'Hannibal, de Jules César, de Gengis Khan, d'Attila, de Massinissa, de Tarik Ibn Ziyad, de Napoléon, de tous les grands conquérants qui ont jalonné l'Histoire universelle, sans leurs chevaux ? Le cheval a été de toutes les guerres, de toutes les conquêtes, de toutes les croisades. C'est à cheval que les chrétiens sont partis d'Europe pour défendre le tombeau du Christ en Palestine. C'est à cheval que les combattants du Prophète Mahomet sont allés répandre la Nouvelle de l'Islam à travers le monde. Et c'est sous la pression des dizaines de milliers de cavaliers maures, venus de tout le Maroc à l'appel du sultan Mohamed Abdallah, le 11 mars 1769, que les soldats portugais abandonnèrent l'imprenable forteresse de Mazagão, devenue depuis la belle El Jadida. Et c'est dans tous ces combats, sous les flèches, les boulets ou les balles, que le cheval a acquis ses lettres de noblesse. D'un courage sans limite, il avancera toujours, ne reculera jamais, bravant le feu ou le froid. Le cheval est aussi le plus bel étendard de la paix...On offre un cheval comme un bijou sacré ! Ainsi, le sultan du Maroc avait-il offert un cheval au roi de France Louis XIV en signe d'amitié...Tous les souverains européens en recevaient, du Maroc ou d'autres pays d'Afrique du Nord ou du Moyen- Orient. La grande diplomatie mondiale est émaillée de scènes identiques ! Aujourd'hui, la reine d'Angleterre apparaît en public, lors d'évènements solennels, en carrosse doré tiré par les plus beaux chevaux de son royaume...Elle se passionne de courses hippiques, tout comme le roi d'Espagne. Quant au souverain du Maroc, à l'occasion de la fête du Trône, il reçoit le serment d'allégeance (la Bayâ) des divers représentants des populations du royaume, sur un cheval revêtu des plus beaux harnais...Et c'est toujours une cérémonie d'une exceptionnelle splendeur. Pourrions-nous imaginer, enfin, nos campagnes sans le compagnon indispensable du fellah, ce cheval qui aidera aux labours des champs et aux récoltes des moissons ? Pourrions-nous également imaginer un Maroc sans moussem et sans Tbaourida... accompagnée généralement de l'aïta, cette musique rythmée au bruit des sabots des chevaux ! Le roi Hassan II a bien résumé cette relation entre le cheval et le Marocain, dans son livre «Le Défi» : «Le cheval fait partie de notre civilisation, de notre culture et de notre famille...». C'est ce même et grand intérêt que porte au cheval son successeur, le Roi Mohammed VI en accordant son Haut Patronage au salon international du cheval d'El Jadida El Jadida, capitale du cheval Le choix de la ville d'El Jadida par S.M le Roi Mohammed VI pour abriter cet événement grandiose n'est pas du au hasard.La tradition du cheval existe bel et bien à El Jadida. C'est, un patrimoine inéluctable qui fait partie intégrante du paysage doukkali. Elle est le fruit d'un métier, accumulé depuis de longues décennies durant, et où se mêlent l'agricole, l'économique, le culturel et l'environnemental. Plus qu'un élevage, c'est une vocation revendiquée par les habitants qui en ont fait un levier de développement. Les moussems et les fêtes sont l'occasion d'étaler le savoir accumulé. Celui de Moulay Abdellah Amghar l'est, tout particulièrement, en raison du nombre de cavaliers qu'il draine. Espace festif où le cheval est la vedette par excellence.Un tel choix s'explique, non seulement parce que la région des Doukkala-Abda possède d'importantes richesses naturelles, mais aussi parce qu'elle a été toujours le fief du cheval. La Tbaourida, un patrimoine culturel La race équine, aristocrate et fière, irradie le prestige de la province qui en compte, aujourd'hui, 2.400 têtes. La race arabe barbe, y domine outrageusement avec 95%. Les 5% restant sont des pur-sang anglais ou arabe. L'infrastructure hippique, en découlant, hisse la province au rang de grand centre d'élevage chevalin du Royaume. La ville dispose, en effet, d'un haras de quatre stations de monte (Aounate, Chtouka, Ouled Frej et Zemamra) dans lesquelles s'activent 35 palefreniers, 14 techniciens et 2 cadres, d'un centre d'insémination artificielle et d'un hippodrome. Cette culture équine fait du Maroc le principal foyer d'élevage du cheval au Maghreb .Le nombre de têtes s'élève à 160.000, avec une prédominance du cheval barbe qui représente 50% de l'espèce élevée. La Tbaourida est, sans nul doute, une composante essentielle du patrimoine culturel marocain. Cet art ancestral, autrement appelé fantasia ( une connotation péjorative qui n'a plus de raison d'exister), illustre les valeurs d'honneur, de respect, de courage, de dépassement de soi et d'excellence. Des valeurs qu'il convient aujourd'hui de transmettre aux jeunes générations. Dans le Grand El Jadida, La Tbaourida est un patrimoine culturel enraciné dans ses us et coutumes. C'est une tradition, à la fois, tribale, rurale et religieuse. Elle est pratiquée pour fêter les moussems (fête des semailles, de la moisson) et pour célébrer un marabout. Dans ces tribus, les habitants lui vouent un véritable culte comme le meilleur ami de l'homme. Les autorités provinciales et culturelles accordent, désormais, un vif intérêt à cet art équestre pour d'un côté sauvegarder une tradition séculaire et pour, d'un autre, en faire un levier de développement économique et touristique des cités et centres ruraux des Doukkala. Il suffit que les ministères de l'Agriculture et du Tourisme s'impliquent dans une politique promotionnelle d'une tradition dont la renommée dépasse nos frontières. Si le cheval, au cours des anciennes civilisations, était, seulement, un outil au service de l'homme pour le transport et pour la guerre, son rôle, aujourd'hui, a changé. Il est une pièce maitresse des loisirs et des compétitions. Au Grand El Jadida, le cheval fait partie intégrante de la culture populaire depuis des siècles. Il est la fierté de toutes les tribus. A tel point que la fête annuelle des Moussems, organisés d'habitude en été après la saison de moisson, ne peut pas être conçue sans la présence du cheval et de la Tbaourida. Et c'est pour cette raison que l'Etat s'est chargé de l'élevage et de la promotion du cheval. La création de la Fédération royale marocaine des sports équestres avait, tout d'abord, comme objectif principal la promotion et l'amélioration de la race équine. Cette initiative a permis au Maroc de jouir d'une crédibilité de taille en matière de chevaux de race. Les particuliers ne sont pas en reste puisque l'élevage de chevaux est devenu une industrie qui peut rapporter. L'organisation d'un Salon annuel du cheval à El Jadida reflète cette tendance où le traditionnel et le moderne se côtoient. En quelques éditions, cette manifestation s'est érigée en lieu de rencontre incontournable pour les professionnels. Plusieurs activités liées au cheval y sont organisées dans le cadre de compétitions ou exhibitions nationales et internationales de très haut niveau.Plusieurs compétitions auront lieu lors de cette édition, à savoir le Championnat international du cheval barbe, le concours international de modèle et allures (Show A) du cheval pur-sang arabe, le championnat national du cheval Arabe-Barbe et le concours international de saut d'obstacles 3*W, 3ème étape du «Morocco Royal Tour» (MRT) qualificatif pour la Coupe du monde. En plus du volet sportif, la programmation de la 7ème édition du Salon du cheval d'El Jadida comprendra des animations et spectacles pour les nombreux visiteurs du salon. Les arts équestres traditionnels seront, eux aussi, à l'honneur. Dans une carrière dédiée à la Tbaourida, 16 sorbas, représentant chacune une région du Maroc, offriront quotidiennement au public de spectaculaires exhibitions. En plus du volet sportif, la programmation de la 7ème édition du Salon du cheval d'El Jadida comprendra des animations et spectacles pour les nombreux visiteurs du salon. Les arts équestres traditionnels seront, eux aussi, à l'honneur. Dans une carrière dédiée à la Tbaourida, 16 sorbas, représentant chacune une région du Maroc, offriront quotidiennement au public de spectaculaires exhibitions. « Le tourisme équestre au Maroc », thème de cette édition, répond à la volonté de tous les partenaires, agissant dans ce domaine, de se concerter pour organiser ce secteur d'activité. Les résultats de la journée d'étude, qui sera organisée à cette occasion, permettront de lancer la restructuration du secteur et constitueront, ainsi, une réalisation historique bénéfique à tout point de vue. L'objectif est d'offrir à l'ensemble de ces professionnels une plate-forme de réflexions sur les mesures nécessaires pour structurer ce secteur dont les potentialités sont énormes. En effet et selon Omar Skalli, une enquête effectuée cette année par la Société Marocaine d'encouragement du cheval révèle que ce marché est très apprécié par les étrangers. La majorité des personnes pratiquant du tourisme équestre au Maroc viennent principalement d'Europe, de Russie, des Etats-Unis et du Golfe. La plupart des sollicités se déclarent satisfaits de la qualité des prestations offertes, du niveau du confort, de l'hygiène et de l'encadrement technique. La campagne est l'espace privilégié des randonnées qui vont à la découverte de la culture marocaine, de la flore et de la faune de notre pays. Leur monture est constituée de chevaux arabe-barbes, fort appréciés pour leurs qualités physiques et pour leur tempérament. Celle-ci s'ajoutera aux autres réalisations du Salon qui sont nombreuses et diverses afin de constituer un important capital immatériel que le Salon du Cheval a entrepris d'évaluer dans le cadre d'un partenariat d'étude établi avec l'université Chouâïb Doukkali d'El Jadida. Le tourisme équestre est une activité en plein essor au Maroc. C'est dans ce cadre que le salon du cheval, conscient de la richesse de l'écosystème du royaume et fidèle à ses missions d'encouragement de la filière équine, a choisi ce thème pour cette 7ème édition. Ce secteur d'activité connaît, en effet, un développement croissant à l'échelle internationale. C'est un secteur d'investissement prometteur et un formidable levier de croissance pour l'élevage du cheval. Le salon du cheval d'El Jadida ou la promotion du cheval barbe Le cheval barbe est l'une des plus anciennes races équines au monde. De nombreuses gravures et peintures rupestres attestent sa présence sur le sol nord-africain. C'est une race pure autochtone de la région du grand Maghreb. Le cheval Barbe, est apprécié, depuis toujours pour ses qualités dans des domaines aussi variés que la chasse, la guerre, la parade, le travail de la terre et les loisirs équestres. Compagnon traditionnel des nomades et des éleveurs de l'Atlas, des plaines et des hauts plateaux de l'oriental, le cheval barbe est l'ancêtre des chevaux appartenant aux races, Lusitanienne, espagnole, Criollo argentin ou encore le Mustang retourné à l'état sauvage. Si le cheval barbe est associé à des activités culturelles comme la Tbaourida, ses aptitudes font de lui le cheval adéquat pour de nombreuses activités sportives modernes, telles que le dressage, l'enseignement de l'équitation, l'endurance, le polo et les randonnées équestres touristiques. Calme et équilibré, sobre, agile et endurant il fait preuve d'une grande témérité. Cette excellence est illustrée par la fameuse citation « Le cheval barbe peut la faim, peut la soif, peut le froid, peut le chaud jamais il n'est fatigué ». Compte tenu de ce statut exceptionnel le Salon du Cheval lui réserve, une place de choix dans sa programmation. En effet, depuis 2012, le salon organise un championnat international unique en son genre qui lui est dédié. Cet événement offre l'opportunité au public de découvrir d'excellents Barbes originaires des pays du Maghreb et d'Europe. Il permet aux propriétaires, éleveurs et opérateurs de se rencontrer et d'échanger leurs expériences dans le cadre d'une plate-forme de réflexion sur l'avenir et les perspectives de développement de cette race. Le championnat international du cheval barbe est organisé par l'Association du Salon du Cheval, en partenariat avec la Société Royale d'Encouragement du Cheval, sous l'égide de l'Organisation Mondiale du Cheval Barbe (OMCB). Une soixante de chevaux, originaires de différents pays y participent chaque année. Une dimension socio-économique Tous les métiers du cheval y sont représentés : sellerie, maréchalerie, fabrication de fusils de Tbaourida, alimentation animale, médicaments vétérinaires, operateurs dans les loisirs équestres Une dimension culturelle et scientifique Le Salon du Cheval est l'occasion de mettre en avant le patrimoine équestre dans sa dimension culturelle, historique et scientifique à travers des expositions de peinture, d'œuvres d'art, de manuscrits ainsi qu'à travers des conférences thématiques. Une dimension sportive et festive Le Salon du Cheval propose aux professionnels et au grand public un programme mixte qui donne la part belle aux spectacles équestres, aux activités ludiques, aux compétitions sportives et à la Tbaourida.