Depuis que la Province d'El Jadida l'a adopté en tant que citoyen d'honneur plus qu'en homme d'autorité, M. Mouâad Jamaï nous a appris que la médiocrité n'est pas son petit café matinal préféré. Réussir ou s'abstenir semble être une devise qu'il cultive avec un art soigné et une finesse qui reflète le coté bon vivant du personnage. Depuis son investiture à la tête de cette province qui ne vivait que sur les soupirs de ses glorieux et lointains souvenirs, ce chef d'orchestre a su comment transformer l'aridité culturelle, devenue chronique à El Jadida sous le coup de l'usure, en un champ événementiel fleuri dont l'agenda s'est révélé tellement fourni, au point où l'observateur se perd dans les dates et les lieux où bourgeonnent de nouveau l'art et la culture dans toute leur ferveur. On serait tenté de croire que l'homme carbure aux intuitions qui ne l'ont jamais laissé en panne sèche. De Jawhara à Malhounyat, Andaloussiat ou encore le Festival de la fauconnerie, en passant par tout un chapelet d'activités artistiques et culturelles suite à la résurrection du théâtre Afifi, El Jadida a fait du raccourcis pour renouer rapidement avec les succès qui l'ont placée de nouveau sur le podium des villes les mieux médiatisées duPays. Tout cela nous ramène aux circuits de rayonnement et de l'acheminement de l'information, dont la prédisposition et la pertinence représentent le ferment indispensable à toute aspiration au succès. Et dans ce contexte là (au-delà de certaines fausses notes), n'ayons aucun complexe pour affirmer que la presse d'El Jadida, celle qui se respecte, a pleinement et dignement joué les premiers rôles dans l'exportation des produits locaux. Le grand matraquage médiatique dont ont fait preuve nombre de plumes de la ville d'El Jadida, qui sont du même coup représentants des différents journaux nationaux, mérite bien un peu de respect et autant de reconnaissance de la part des représentants de la ville à tous les niveaux. Nous ne voulons pas hurler avec les loups ni cacher notre position à l'ombre de la neutralité, suite au bras de fer qui commence à prendre forme entre les correspondants locaux et certaines instances administratives. La réaction des uns et des autres est défendable, et ce dilemme nous fait beaucoup de peine.