Depuis le 04 et jusqu'au 07 juillet, les œuvres artistiques anciennes et récentes d'une quinzaine de peintres ont été exposées à la galerie Chaâbia Talal d'El Jadida et à la Galerie Ahlam Lemseffer et celle d'Akwass Rahoul d'Azemmour. Parmi les artistes présents, Anas Bouânani, Ahmed El Amine, Mohamed El Äadi, Mohamed Hamidi, Lahbib M' Seffer, Abdellah Dibaji, Abdelkrim El Azhar, Salah Benjkan, Ahlam Lemseffer, Abdelhamid Kalmoun, Abderrahmane Ouardane, Abderrahmane Rahoule…
Natif d'Assilah, l'artiste-peintre Anas Bouânani qui vit et travaille à Azemmour, y participe avec des toiles qui semblent traversées du souffle de sa ville natale. Les pigments naturels ponctués de bleus presque aquatiques sont omniprésents, doucement ponctués de blanc, de vert, de rouge brique… Une douce évocation, presque évanescente, d'une cité aux airs d'éternité et d'intemporalité. Des courbes, des arcades, des murs, des débris de cité…Bouânani se joue de l'acrylique comme de l'aquarelle, nous offrant une fluidité quasi-monochrome qui crée un univers d'une légèreté insaisissable. Diversifiant les supports (carton, papier, toile…), il y applique marouflage, plis, arrachement…un appel doux des dégâts du temps et des morsures que l'histoire inflige immanquablement aux constructions humaines. « C'est une exposition qui rassembles des artistes confirmés. Certains sont internationalement connus. Des artistes qui bien qu'appartenant à des générations différentes, ont pour dénominateur commun, leurs expressions innovantes. Cette exposition est plus qu'une vue panoramique sur l'art contemporain marocain. Elle souligne surtout cette dynamique qui caractérise actuellement la scène plastique du pays ». Quant à Mohamed El Äadi, lui c'est le sculpteur autodidacte de Had Oulad Frej (cœur des doukkala, Il façonne un univers un univers qui lui est propre en travaillant la terre glaise, la pierre et surtout le bois, son matériau de prédilection. Sous ses mains, la masse brute et rugueuse se transforme en une forme nouvelle, d'une flexibilité toute poétique, qui parvient à révéler les sentiments humains les plus forts grâce à des lignes épurés, qui vont à l'essentiel, sans laisser de place aucune au superflu. Depuis 1988, ses sculptures imposantes ont trouvé place dans notre environnement urbain à El Jadida, Casablanca, Sidi Bouzid ou Nador. « En ce qui me concerne, nous confia El Äadi, trois choses comptent énormément : définition de la matière à tailler, la passion (ne jamais travailler sous pression ou par obligation) et la sensibilité du travail. Je ne sculpte pas un cheval, mais une œuvre d'art que j'ai imaginé et qui a fini par s'ancrer dans ma tête et éveiller mes sens. Une œuvre imaginaire qui fait monter suffisamment d'adrénaline en moi, me poussant à chercher le meilleur moyen de son exécution et de sa communication fidèle aux autres. Elle devient une sorte de message codé entre moi et cet autre contemplant mon œuvre. Et tout décodage n'est dès lors possible qu'à travers ce parler, ce langage universel : l'art et rien d'autre que l'art ».
Nous avons donc affaire à un concentré des arts plastiques, 100% marocain. Les habitants d'El Jadida et ses visiteurs ont eu là une très belle opportunité pour découvrir la peinture et la sculpture marocaines dans toute leur diversité, car c'est pour le plus grand plaisir des amateurs des arts que les artistes de la région ont exposé en parallèle au festival Jawhara,