Selon les dernières prévisions du FMI, la croissance mondiale pour 2021, légèrement révisée à la baisse, serait de 5,9 %, et reste inchangée pour 2022, à 4,9 %. Les perspectives pour le groupe des pays en développement à faible revenu se sont considérablement assombries en raison de l'aggravation de la dynamique de la pandémie. La révision à la baisse résulte également de perspectives à court terme plus difficiles pour le groupe des pays avancés, en partie en raison de ruptures d'approvisionnement. Ces changements ont été partiellement compensés par le relèvement des projections pour certains pays exportateurs de produits de base. Les perturbations liées à la pandémie dans les secteurs où les contacts sont fréquents ont entraîné un net retard de la reprise du marché du travail par rapport à la reprise de la production dans la plupart des pays. La dangereuse divergence des perspectives économiques entre les pays reste une préoccupation majeure. La production globale du groupe des pays avancés devrait retrouver sa trajectoire d'avant la pandémie en 2022 et la dépasser de 0,9 % en 2024. En revanche, la production globale du groupe des pays émergents et des pays en développement (à l'exclusion de la Chine) devrait rester inférieure de 5,5 % à la prévision prépandémique en 2024, ce qui se traduirait par un ralentissement plus marqué de l'amélioration des conditions de vie. Ces différences sont une conséquence de la «Grande Fracture vaccinale» et des fortes disparités en ce qui concerne le soutien apportée par les pouvoirs publics. Craintes d'inflation sur fond de reprise incertaine La reprise économique s'est accompagnée d'une forte accélération de l'inflation, nourrie par un raffermissement de la demande, des pénuries d'approvisionnement et l'augmentation rapide des cours des produits de base. Ces hausses des taux d'inflation se produisent alors même que l'emploi est inférieur aux niveaux observés avant la pandémie dans de nombreux pays, ce qui oblige les dirigeants à faire des choix difficiles. Selon les prévisions, l'inflation devrait rester soutenue dans les mois qui viennent avant de retrouver ses niveaux antérieurs à la pandémie mi-2022. Selon le FMI l'inflation annuelle culminera à 3,6 % dans les pays avancés et à 6,8 % dans les pays émergents en moyenne à la fin de l'année, avant de revenir à 2 % et 4 % au premier semestre 2022. Ces projections sont toutefois entourées de considérables incertitudes, et l'inflation pourrait dépasser les prévisions pour diverses raisons. La reprise du commerce mondial empreinte des divergences régionales Porté par la reprise de l'activité économique mondiale au premier semestre de 2021, le commerce des marchandises a dépassé son pic d'avant la pandémie, ce qui a conduit les économistes de l'OMC à revoir à la hausse leurs prévisions commerciales pour 2021 et 2022. L'OMC anticipe désormais une croissance en volume de 10,8% pour 2021, la prévision de 8% annoncée en mars ayant été revue à la hausse. La croissance du commerce devrait ralentir à 4,7% en 2022. Cette croissance devrait se modérer à mesure que le commerce des marchandises retournera à sa tendance de long terme d'avant la pandémie. Le fort taux de croissance annuel pour le commerce des marchandises en 2021 s'explique principalement par l'effondrement de l'année précédente, où le commerce avait touché le fond au deuxième trimestre. Ainsi, la croissance en glissement annuel du volume du commerce des marchandises a atteint 22% au deuxième trimestre de 2021, mais le chiffre devrait revenir à 10,9% au troisième trimestre et à 6,6% au quatrième trimestre, en partie grâce à la rapidité avec laquelle les échanges ont repris aux deux derniers trimestres de 2020. Les disparités régionales resteront importantes. Les importations de l'Asie devraient augmenter de 9,4% en 2021 par rapport à 2019, tandis que celles des pays les moins avancés diminueront de 1,6% sur la même période. (Le Moyen Orient, l'Amérique du Sud et l'Afrique semblent s'orienter vers la reprise la plus faible du côté des exportations, tandis que le Moyen Orient, la CEI et l'Afrique connaîtront la reprise la plus lente du côté des importations. Le commerce des services devrait rester à la traîne, en particulier dans les secteurs liés aux voyages et aux loisirs. Il est probable que les prévisions seront revues à la baisse. Les risques à envisager sont notamment des pics d'inflation, un allongement des délais portuaires, des tarifs de transport plus élevés, et une pénurie longue des semi conducteurs. La pandémie elle même fait peut être peser un risque encore plus grand sur le commerce mondial et la production mondiale, si des variants plus mortels devaient apparaître.