Face aux menaces environnementales et sanitaires qui pèsent sur la stabilité financière du pays, le secteur financier est appelé, plus que jamais, à jouer un rôle primordial dans ce domaine. C'est la raison pour laquelle, BAM a inscrit le verdissement du système financier parmi ses priorités. S'orienter vers une économie verte et durable devient de plus en plus une urgence. Un impératif sur le plan environnemental suite à l'accentuation du changement climatique, sanitaire avec les nouvelles contraintes dictées par la pandémie du Covid mais aussi sur le plan économique avec l'instauration de nouvelles barrières non tarifaires à l'instar de la taxe carbone par l'UE. Certes le Maroc s'en est pris à l'avance sur plusieurs plans mais il va falloir accélérer la cadence. Parmi les secteurs concernés par la nécessité d'assurer une transition rapide et ordonnée vers une économie verte et durable celui de la finance. L'urgence climatique et environnementale appelle à une mobilisation immédiate pour éviter des chocs de grande envergure susceptibles de menacer les équilibres des écosystèmes naturels à l'échelle planétaire qui induiraient à leur tour des impacts systémiques sur la vie humaine aux plans sanitaire, social et économique, lit-on dans le dernier rapport de BAM sur la supervision bancaire. En effet, la crise Covid-19 a mis en évidence l'interdépendance entre les chocs extra-financiers causés par les épidémies et le changement climatique et a démontré que les phénomènes de dégradation environnementale, tels que la déforestation causée par le changement climatique, favorisent la propagation des virus d'origine animale aux humains, rappelle BAM. Elle a également accéléré la prise de conscience autour des enjeux du développement durable et du verdissement de l'économie. C'est pourquoi le secteur financier est appelé, plus que jamais, à jouer un rôle primordial dans ce domaine. Pour anticiper les risques climatiques qui pèsent sur la stabilité financière, Bank Al-Maghrib a inscrit le verdissement du système financier parmi ses priorités. Rappelons que la banque centrale s'est investie au niveau international à contribuer aux actions des réseaux des Banques Centrales pour le Verdissement du Système Financier (NGFS) et de l'Alliance pour l'Inclusion Financière (AFI). Quant au niveau national, elle a engagé plusieurs chantiers visant, d'une part, à mettre en place les bases d'une gestion des risques climatiques au niveau des banques et à promouvoir le rôle du secteur bancaire dans la transition vers une finance verte et respectueuse des impératifs de l'environnement. Rappelons également que BAM a finalisé un projet de directive portant sur le dispositif de gestion des risques financiers liés au changement climatique et à l'environnement qui a été adopté au début de 2021. Un projet qui s'inscrit dans le consensus entre les autorités de régulation internationales, regroupées au sein du Réseau des banques centrales et superviseurs pour le verdissement du secteur financier (NGFS39), selon lequel les problématiques environnementales représentent une source de risque financier à part entière faisant peser une menace sur la stabilité financière. Le projet constitue un signal fort de Bank Al-Maghrib à l'attention du secteur bancaire et permet d'expliciter ses attentes dans ce domaine. Il vise à impulser les efforts entrepris par le secteur bancaire en matière de développement d'une finance verte. Les banques ont été appelées à arrimer au dispositif prévu, leurs filiales notamment africaines. A noter également que BAM a lancé une étude sectorielle sur les risques financiers liés au changement climatique, en 2020, avec l'assistance technique de la Banque Mondiale. Un programme de moyen terme, visant à élaborer une cartographie des risques financiers d'origine climatique, mettre en place un dispositif de supervision desdits risques au sein de la Banque et à renforcer les capacités de l'écosystème bancaire dans ce domaine. Bank Al-Maghrib précise qu'à travers ces initiatives elle s'emploie à fournir à l'écosystème des inputs qualitatifs et quantitatifs sur les risques financiers liés au changement climatique et à promouvoir les pratiques de gestion desdits risques à l'échelle sectorielle.