Ecrit par L. Boumahrou | Le Groupe Renault Maroc lance la fabrication de deux nouveaux véhicules à l'usine Renault Tanger. Il réaffirme ainsi sa volonté d'accélérer l'écosystème Renault et annonce un taux d'intégration de 65% avec délai. L'accord Maroc-Renault est actuellement en révision. Malgré une conjoncture toujours marquée par la crise du Covid-19 et une relance économie mondiale toujours incertaine, le groupe Renault marque l'année 2021 par lancement sur le marché marocain de deux nouveaux véhicules. Il s'agit du nouveau Renault express et Renault express Van qui seront fabriqués à l'usine Renault de Tanger et qui ont été officiellement dévoilés ce mardi 18 mai lors d'une cérémonie à laquelle a pris part le ministre de l'Industrie, du Commerce, et de l'Economie verte et numérique, Moulay Hafid Elalamy. Une cérémonie qui a également été marquée par la ratification d'une nouvelle convention collective de l'usine de Tanger signée entre la direction générale de l'usine et l'Union Marocaine du Travail. C'est une première pour l'usine de Tanger qui a subi une transformation industrielle et qui s'apprête à refaire naître une icône de la marque à savoir la Renault express. C'est un gage supplémentaire de compétitivité de l'usine Renault de Tanger mais aussi de confiance en la plateforme industrielle automobile marocaine. Révolutionnaire et symbole du carbone neutre et sans rejet d'effluent industriel, l'usine Renault de Tanger affirme également sa position dans le dispositif industriel du Groupe. Pour le Groupe Renault, le Maroc est l'un des piliers de sa compétitivité industrielle et un acteur clé du nouveau plan stratégique « Renaulution ». Le ministre Moulay Hafid Elalamy n'a pas manqué l'occasion pour rappeler les prouesses réalisées par l'écosystème automobile marocain durant ces dernières années mais aussi celles réalisées par le groupe Renault qui a dépassé les objectifs fixés dans le cadre du Contrat de Performance signé en avril 2016. Marc Nassif, Directeur général du Groupe Renault Maroc a annoncé lors de cette cérémonie que le taux d'intégration locale a atteint 65%. Un engagement que le groupe ne devait atteindre qu'en 2023. Un taux que le Maroc est largement en mesure de dépasser, a rétorqué le ministre de l'Industrie. « Bien que cela puisse paraître prétentieux, nous sommes en mesure de dépasser la Chine voire même l'Inde qui est en pole position en terme de compétitive et de taux d'intégration », a affirmé le ministre. En se basant sur des tests effectués pour mesurer la capacité de la plateforme marocaine de fabriquer quasiment tous les intrants de la chaîne de production, MHE a affirmé que le Maroc serait capable de fabriquer des véhicules au prix indien. Rappelons qu'avec un taux d'intégration de 92%, l'Inde est aujourd'hui le producteur de véhicule le plus compétitif au monde talonné par la Chine. Cela dit, le lancement de la construction de nouveaux modèles par le Maroc ne fait que confirmer la montée en gamme et en puissance de la plateforme Maroc et de sa capacité de se hisser au premier rang mondial. D'ailleurs l'usine Renault de Tanger vise d'être dans le Top 1 mondial à l'horizon 2024. « La fabrication au Maroc pour la première fois de deux nouveaux modèles de véhicule de la marque Renault atteste de la compétitivité de l'usine de Tanger, de la confiance en la plateforme industrielle automobile marocaine et de la qualité de notre partenariat avec le Groupe » a souligné Moulay Hafid ELalamy. Et d'ajouter « cet important projet, qui a été développé lors de la période de confinement grâce au soutien de Sa Majesté Le Roi Mohammed VI et qui a nécessité l'intégration de processus technologiques intelligents, est parfaitement en ligne avec les objectifs du Plan d'accélération industrielle visant la montée en gamme et en compétences du secteur automobile marocain ». En effet, pour lancer la fabrication de cette nouvelle gamme, l'usine Renault de Tanger a dû renforcer son processus de transformation de l'outil industriel et consolider son statut d'usine 4.0. Le directeur de l'usine Renault Tanger, Mohamed Bachiri, a précisé que l'industrialisation de ces nouveaux modèles s'est caractérisée par des évolutions fortes sur quasiment tous les maillons de la chaîne. Au niveau de l'atelier tôlerie, il a été ajouté 32 robots sur les postes d'assemblage final. Quant à l'atelier peinture, il a été équipé de nouveaux process vernis et pour traiter les contremarques, a-t-on pu observer lors d'une visite de l'usine. Même chose pour l'atelier montage qui a révolutionné sa logistique en intégrant le transport de pièces par chariots filoguidés autonomes développés par les équipes d'ingénieurs du site. Il a aussi intégré une nouvelle ligne d'assemblage du cockpit. Pour le groupe Renault l'industrialisation des nouveaux modèles de véhicules témoigne de l'ambition du groupe à accélérer l'écosystème Renault. Un écosystème qui a bien grandi durant ces 5 dernières années. Chiffres à l'appui, entre 2015 et 2020, le nombre de fournisseurs de rang 1 installés dans le Royaume est passé de 26 à 76. Lesdits fournisseurs, accompagnant le démarrage des projets industriels du Groupe Renault au Maroc, contribuent significativement à la valorisation de l'écosystème et de toute la filière automobile au Maroc. Mais ni le Maroc ni le groupe Renault ne comptent d'arrêter en si bon chemin. Sans donner plus de détails, Moulay Hafid Elalamy a annoncé que les deux parties sont en train de revisiter leurs accords. Une révision qui s'impose pour monter en puissance et relever la barre des objectifs. « Nous avons dépassé nos objectifs avec 700.000 véhicules. Le million de véhicules est à portée de main et sera atteint. Le défi à relever aujourd'hui est d'atteindre les capacités de production dont dispose le Royaume », a précisé le ministre.